Qui tente de manipuler l’école ?

Partager

Les appels anonymes sur les réseaux sociaux à sécher les cours dans les trois paliers de l’éducation nationale dans la wilaya de Tizi Ouzou ont provoqué un tollé général chez les parents d’élèves et leurs associations.

La tentative de paralyser les écoles, collèges et lycées de la wilaya de Tizi-Ouzou, la semaine écoulée, a fait sortir la Fédération des associations des parents d’élèves (FAPE) de ses gonds, laçant un appel à la retenu et au bon sens. Les parents d’élèves ont vite flairé une manipulation visant à perturber le cycle normal de la scolarité de leurs progénitures, puisque l’appel à la grève générale de trois jours pour «soutenir le mouvement populaire contre le système politique» ne concerne que la wilaya de Tizi-Ouzou.

D’où son caractère «purement manipulateur et sectaire», dénonce un parent d’élève qui affirme, lui, être un fidèle manifestant contre le système politique du pays. «C’est de l’inconscience que de tenter de manipuler nos enfants pour les pousser à sécher leurs cours sous prétexte de soutenir le Hirak», explique ce parent. Mardi dernier, plusieurs établissements scolaires de la wilaya avaient été désertés par les élèves, avant que les parents, à travers leurs associations, n’interviennent pour convaincre leurs enfants de retourner à l’école et de ne pas faire grève. Si là où les parents sont intervenus, les choses se sont normalisées, d’autres écoles, notamment les collèges, ont été désertés par les écoliers le mercredi et jeudi.

Des collégiens ont été entrainés dans les rues de la ville de Tizi-Ouzou où ils ont repris les slogans qui leur ont été dictés, sans en saisir la portée ni savoir pourquoi ils se sont retrouvés dans les rues à scander des revendications portées par les adultes les mardis et vendredis de chaque semaine depuis le 22 février dernier. Jeudi, la FAPE et la direction de l’éducation ont lancé un appel aux élèves de rejoindre leurs établissements scolaires et ne pas répondre aux appels anonymes les incitant à sécher les cours.

Les deux entités, dans un communiqué commun diffusé sur les ondes de la radio locale, ont souligné que «cette grève ne peut avoir que des répercussions négatives sur l’année scolaire en cours, d’où la nécessité de la mobilisation des parents d’élèves, de la famille de l’éducation et des différents intervenants pour que l’année scolaire passe dans les meilleures conditions, loin de toutes perturbations, dans l’intérêt exclusif des élèves». Beaucoup y voient ainsi une dangereuse manipulation des écoliers puisque les initiateurs de ces appels à la grève ne mesurent pas le degré de danger auquel les enfants sont exposés en quittant leurs établissements scolaires pour rejoindre les rues de la ville et y manifester sans le minimum d’encadrement par des adultes.

La réaction de parents et d’enseignants ne s’est pas fait attendre, des appels ayant été lancés à travers les réseaux sociaux à ne pas faire grève et à rejoindre les bancs d’écoles : «Ne sacrifiez pas vos enfants. Déjà que leur avenir est incertain dans ce pays. Ne soyez pas dupes ! Rejoignez les écoles au plus vite», a réagi une mère de famille via Facebook. D’autres ont interpellé les enseignants et responsables des établissements scolaires à «plus de responsabilité» pour «empêcher les élèves de tomber dans les faux appels à la grève et les protéger contre toute manipulation».

M. A. T.

Partager