Élu président de la République, le 12 décembre, Abdelmadjid Tebboune, dont l’élection au premier tour avec 58,12% a été validée, lundi, par le Conseil constitutionnel, prête serment aujourd’hui. La cérémonie de prestation de serment se déroulera à partir de huit heures du matin aux Palais des nations à Alger. Selon l’article 89 de la Constitution, le président de la République élu «prête serment devant le peuple et en présence de toutes les hautes instances de la nation dans la semaine qui suit son élection».
Il prendra ses fonctions aussitôt après avoir prêté serment, selon le même article. Ainsi, la première mission du Président consistera en la nomination du Premier ministre, «après consultation de la majorité parlementaire», d’après les dispositions de l’article 91 de la Constitution. C’est pour cette raison que tout porte à croire que l’actuel Premier ministre, Noureddine Bedoui, va présenter, aujourd’hui même, la démission de son gouvernement, au nouveau chef de l’État. Une fin de mission somme toute logique pour le gouvernement Bedoui, non seulement au regard des dispositions de la Constitution mais surtout compte tenu du contexte politique que vit le pays depuis dix mois, suite au soulèvement populaire du 22 février 2019.
Formé le 31 mars 2019, sous l’égide de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, en pleine révolte populaire, le gouvernement Bedoui, ayant remplacé celui d’Ahmed Ouyahia limogé le 14 mars, a été dans le viseur des manifestants et de nombreux partis politiques et personnalités nationales, qui réclamaient son départ juste après la démission d’Abdelaziz Bouteflika, le 2 avril. Le gouvernement Bedoui, qui s’apprête à plier bagage, a été considéré comme illégitime par le peuple qui le rejette régulièrement, lors des manifestations, alors que ses ministres ont été hués et empêchés d’effectuer leurs visites officielles à plusieurs reprises.
En outre, d’après l’article 93 de la loi fondamentale du pays, le président de la République «nomme les membres du Gouvernement, après consultation du Premier ministre qui coordonne l’action du Gouvernement». Il «élabore son plan d’action et le présente, au Conseil des ministres». Par ailleurs, Abdelmadjid Tebboune avait affirmé, lors de sa première sortie médiatique, que la constitution d’un nouveau gouvernement était une tâche «très difficile», assurant que le peuple algérien sera «surpris par la nomination de nouveaux jeunes ministres».
M. Tebboune a affirmé également que sa priorité, sur le plan politique, en tant que Président, consistera à opérer une «profonde réforme» de la Constitution à laquelle seront associés des universitaires, des intellectuels, des spécialistes et des membres de la communauté nationale établie à l’étranger.
A. Chebli.