«Tout ce qui a été dit est archi-faux»

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S’exprimant hier en conférence de presse pour la première fois après le sacre africain, le sélectionneur national, Djamel Belmadi, est revenu longuement sur de nombreux points en rapport avec la vie des Verts et son avenir, qui a été entouré de spéculations. A ce sujet, il dira avec des mots crus qu’il a préféré ne pas du tout s’encombrer de racontars : «Pour être honnête, j’ai évité de lire la presse après la fin de la compétition. Il est quasi impossible de ne pas avoir le son de cloche de ce qui se dit ailleurs.

Il faut bien savoir reprendre le boulot. Je ne peux pas faire baser mon travail sur les spéculations, ça ne me pose aucun problème, et ça me fait ni chaud, ni froid», commentera-il, selon les propos rapportés par nos confrères de Algérie 1. Une aubaine pour enchaîner sur ses relations présentées tumultueuses avec le patron de la FAF, Kheïredine Zetchi : «C’est trop facile de balancer tout et rien. Il y a eu malheureusement beaucoup de fausses informations sur ma relation avec le président. Zetchi est le président de la FAF qui a tout mon respect.

Nous avons, Hamdouallah, des relations simples, directes, et claires sans la moindre animosité. Je suis venu pour ce projet et mon pays. Personne n’est indispensable. Si les choses ne vont pas, on dit les choses clairement. Donc, tout ce qui a été dit est archi-faux. Quand je constate que les choses ne marchent plus, je m’en vais». Voilà une manière de balayer tout d’un coup, sans doute de façon diplomatique, car il y a, tout de même, cet épisode de Medane qui ne peut être ignoré, sachant que, lorsque Zetchi avait récemment évoqué la prochaine nomination d’un autre manager pour la sélection, il a bien précisé que Belmadi allait être consulté.

Revenant sur le sacre africain, Belmadi dira que «beaucoup d’éléments ont fait qu’on soit champions d’Afrique. C’était l’œuvre de l’implication totale des joueurs, il faut mettre ça en priorité. Ils ont fait preuve de patience, d’efforts, d’abnégation, en Égypte, avec tout ce que cela représente. Il y a certains joueurs qui ont été attaqués à la publication de la liste des 23. Le titre porte ses origines en tout début de l’année. Il y avait la victoire au Togo (4-1) qui a permis aux joueurs de se mettre en confiance, d’autant qu’ils n’avaient pas l’habitude de ramener de victoires en déplacement.

Nous avons établi ensuite un programme de préparation, qui a été aussi décrié. La préparation avait été excellente, à commencer par la première phase effectuée à Sidi Moussa. Ensuite on s’est envolés pour le Qatar pour s’acclimater. Il y avait un petit incident, celui de Haris Belkebla (écarté pour des raisons disciplinaires, ndlr). A part ça, tout s’est bien déroulé, dans une grande fraternité sans les moindres pépins, ça été facile pour moi de gérer le groupe. J’ai rarement vu ça en tant que joueur ou bien entraîneur».

Au sujet de ses objectifs futurs, le sélectionneur national dira que la première des choses est d’arriver à entretenir ce nouveau statut. «On a vu plusieurs sélections nationales s’écrouler après avoir remporté des titres. L’exemple le plus récent est l’Allemagne, qui avait été sacrée championne du monde 2014 au Brésil, avant de se faire éliminer quatre ans plus tard au premier tour au Mondial 2018. Nous avons toujours vécu des moments délicats après des moments de consécration, comme ce fut le cas après la CAN-1990.

Il faut se remettre au travail, s’appuyer sur ce qui a été bien fait et corriger ce qui n’a pas marché. Mon objectif est de perfectionner cette équipe, faire en sorte que les joueurs ne gardent que l’aspect positif de ce succès. Nous devons retrousser les manches, faire en sorte d’avoir une équipe de plus en plus performante. Si je vois que je ne peux pas faire progresser le groupe, alors je préfère me retirer. Ca va être une véritable prise de conscience», soulignera-t-il.

Commentant l’entame du stage de la reprise, Belmadi regrettera le fait que l’équipe devra désormais se contenter d’un match amical au lieu de deux : «Malheureusement, on n’aura pas la possibilité de jouer deux tests amicaux. Le Ghana s’est désisté à la dernière minute. Ça a chamboulé un peu mes plans. Je devais faire en sorte que les joueurs qui ont donné tant de bonheur au pays puissent jouer le premier match, et donner du temps de jeu aux autres au second».

Synthèse de Ammar Atmane

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