Trêve le temps d’une commémoration

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Une émouvante cérémonie a été organisée, hier à Aïn Zaouia, au sud de la wilaya de Tizi Ouzou, à l’occasion de la commémoration du 13e anniversaire de l’assassinat de feu Rabah Aïssat, ex-P/APW.

Des cadres du FFS (députés, sénateurs, ancien premiers secrétaires nationaux et des élus), des militants du parti et de nombreux anonymes, étaient présents, pour rendre hommage et se recueillir sur la tombe du défunt.

Sauf que à chacun son clan au sein du parti, ce sera quatre gerbes de fleurs qui ont été déposées sur la tombe du défunt, heureusement dans un climat de recueillement et d’émotion.

Les deux premières gerbes de fleurs ont été déposées par le coordinateur de l’instance présidentielle, Ali Laskri, accompagné de l’ex sénateur Moussa Tamadartaza, Arezki Boudjema et Hadj Djilani, ancien premier secrétaire du parti.

Une autre gerbe a été déposée par le P/APW de Tizi-Ouzou et des élus de l’Assemblée et la quatrième par le prétendu premier secrétaire de la direction parallèle, Benameur, et des éléments qui lui sont proches à l’image des parlementaires Hocine Haroun, Mohamed Klaleche et le P/APW de Béjaia également présent.

Après avoir souhaité la bienvenue à l’ensemble des présents, Nordine Aissat, le fils du défunt, dira : « Nous nous réunissons chaque année, en ces lieux, pour commémorer la disparition de Rabah Aissat, l’éducateur, le P/APC et le P/APW, assassiné un certains jeudi 12 octobre 2006, durant une soirée de Ramadan, alors qu’il était attablé dans un café maure en compagnie de ses amis.

Il a été assassiné en tant que militant du FFS. Notre blessure est toujours ouverte et ne se refermera jamais. Durant toute sa vie, il a toujours essayé de faire son travail avec le cœur. Il fut d’abord un éducateur reconnu, puis s’est ensuite engagé en politique dès 1988.

Il était parmi les militants qui ont créé la fédération FFS de Tizi Ouzou. La première réunion a eu lieu non loin d’ici à Tala Guilef. Il a été élu P/APC de Ain Zaouia et son parcours fut irréprochable, gérant l’assemblée dans le consensus. En 2001, il a été aux côtés de la population et ne s’est pas dérobé, alors que tout le monde prenait la fuite.

Les menaces et le traitement réservé aux élus n’était pas facile à affronter mais, en homme engagé, il tenu bon. En 2005, l’APW a été dissoute et certains ont vite crié victoire. Mais la population a compris et il a été réélu P/APW en octobre 2005.

Il a poursuivi son œuvre avec ses compagnons. Il était réconciliateur, il était aimé de tous tant il savait gérer et résoudre les conflits. Il voulait engager des discussions sur la gestion et les conflits de l’APC de Tizi Ouzou, c’était prévu pour la semaine suivante, mais il a fut assassiné avant.

Notre blessure reste ouverte, car nous n’arrivons pas à comprendre ce qui s’est passé. Aujourd’hui encore, je n’arrive pas à regarder ne serait-ce que sa photo, beaucoup de souvenirs rejaillissent.

Nous l’avons enterré alors que son sang continuait de couler pourtant il avait été tué un jeudi et ce n’est que le samedi qui a suivi que nous l’avons enterré. Chaque année nous venons ici pour comprendre, mais cela m’étonnerait que l’on comprenne un jour.

Je vous remercie d’être venus et j’espère qu’aujourd’hui ce sera la réconciliation. Laissons de côté les conflits », a-t-il conclu.

Hocine T.

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