Un bond qualitatif dans la chirurgie rétino-vitréenne

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Le service d’ophtalmologie de l’unité Belloua du CHU Nedir-Mohamed de Tizi-Ouzou connaît un regain, en termes d’activités. L’activité chirurgicale, en particulier, a enregistré des statistiques exprimant un bond significatif en la matière. Quand vous abordez ce sujet avec le Pr Djabour, le médecin chef du service, la cataracte relève désormais pour lui d’un acte chirurgical banal. «C’est important d’avoir la maîtrise du geste mais sans prétention, je dirais que c’est un acte d’initiation devenu routinier pour notre jeune équipe.

On en fait d’ailleurs par centaines pour ne pas dire par milliers chaque année. L’année précédente, on a eu 2000 cas d’ailleurs», confie le Pr Djabour, qui explique que la cataracte est la cause de cécité la plus répandue à Tizi-Ouzou, en Algérie et de part le monde et que le seul remède est l’opération chirurgicale. Selon les chiffres émanant d’organismes de santé internationaux, arrêtés en 2012, ils étaient déjà plus de 14 millions de personnes à avoir subi cette opération par an et à avoir retrouvé la vue.

Pour le Pr Djabour, même la greffe de la cornée n’est plus un acte dont on se vante. «C’est un acte chirurgical certes important, d’un niveau plus élevé celui de la cataracte mais il est effectué, je dirais, normalement au sein de notre service et de manière assez régulière». Pour ce qui est des chiffres, le service d’ophtalmologie de l’unité Belloua du CHU de Tizi-Ouzou a enregistré 20 actes de greffe de la cornée en 2018 et 11 actes déjà pratiqués depuis janvier 2019 pour un programme de 30 greffes prévues.

A ce service, l’équipe de praticiens, dirigée par le Pr Djabour, ambitionne désormais de dynamiser davantage l’acte chirurgical par un autre genre de chirurgie plus spécialisé dans le domaine de l’ophtalmologie, à savoir celui de la rétine et du vitre. «Il s’agit de la chirurgie réparatrice du décollement de la rétine, des pathologies vitréennes et de la rétinopathie diabétique proliférante.» La pathologie du «décollement de la rétine se traduit par un soulèvement de la rétine, en général associé à une déchirure périphérique de la rétine nécessitant une prise en charge urgente.

Les principaux facteurs de risque sont : l’âge, la myopie, les antécédents de chirurgie de la cataracte et les antécédents traumatiques oculaires. La prise en charge se fait par voie externe à l’aide d’une indentation sclérale ou par voie interne par vitrectomie». Le service ophtalmologie de Belloua effectue d’ailleurs une vingtaines d’actes chirurgicaux de ce genre par mois. Un bilan en somme très encourageant. «Ce n’est pas mal mais on aspire à faire mieux.

Cela dit, il faut savoir que c’est là, tout de même, des actes assez pointus qui demandent parfois une longue préparation du malade et des greffes importés de l’étranger avec tout ce que cela nécessite comme moyens d’accompagnement. Même pour la cataracte, on dépendant des implants fournis et acquis par le CHU. Au passage, je tiens parler de la Direction générale du CHU, qui consent beaucoup d’efforts pour assurer tous les moyens possibles et répondre à la demande des patients, dont le nombre augmente sans cesse», a conclu le Pr Djabour, qui n’a pas manqué de rendre également hommage à l’ensemble de son équipe.

Contacté, le sous-directeur de la pharmacie, M. Maâcha, a confirmé les efforts fournis par le CHU pour accompagner les services dans leur nouvelle dynamique, notamment le service d’ophtalmologie : «On ne peut que se réjouir des avancées enregistrées par nos services, en termes de soins assurés que la direction a toujours encouragé, avec l’acquisition de plusieurs équipements de dernière génération.

En ce qui concerne l’ophtalmologie, la chirurgie de pointe exercée nécessite, en plus du savoir-faire, un lourd équipement et un consommable de dernière génération, qui est d’un coût assez élevé. Mais le CHU ne peut, malheureusement pas, répondre à toute la demande exprimée sachant que l’hôpital est doté de 47 services, dont la plupart effectuent tous des actes de haute technicité, qui reviennent également très cher et qui s’ajoutent à la demande globale enregistrée par le CHU.

Ce dernier, pour rappel, reçoit des malades provenant de plusieurs wilayas. Une demande proportionnellement à l’augmentation de la population. Pour y faire face, il faudra sans doute procéder à la révision des dotations accordées au CHU.»

Amar A.

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