«Un coffret pour janvier 2020»

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La Dépêche de Kabylie : Vous êtes venu chanter pour le public de Mechtras à l’occasion de la Fête de la plaquemine. Quelles sont vos impressions ?

Brahim Tayeb : L’artiste répond présent à chaque fois qu’il est sollicité pour faire honneur aux organisateurs et au grand public, surtout lorsque l’invitation vient du mouvement associatif. On a le devoir de les encourager et d’être présents parce que c’est le peuple qui en demande. Il faut toutefois souligner le contexte actuel pour dire que nous sommes aux côtés du peuple. Je suis personnellement corps et âme avec ce peuple, c’est mon parti pris. J’ai marché partout. Dans ce contexte, les artistes ont le devoir de soulever les problèmes qui minent la société.

On ne peut pas se taire devant une situation comme celle-ci. Nous exigeons la libération des détenus d’opinion. Nous sommes aussi là pour la plaquemine car cette région regorge d’eau, une richesse la plus demandée et qui sera la cause de toutes les guerres futures. Là, c’est la Fête de la plaquemine, avec des expositions, de la musique, de la culture. Les gens se côtoient et se parlent et il y a échange entre eux. Les gens viennent de partout, c’est une belle rencontre. C’est une occasion de resserrer les rangs, de se solidariser et de créer la joie. Pour le public, je suis toujours prêt à chanter ce qu’il lui fait plaisir, il y a Tizi lekhrif et puis la chanson qui m’a toujours poursuivie, à savoir «Ussan enni» et aussi «Intass mathevgha».

Êtes-vous sur un projet actuellement ?

L’artiste en moi ne cesse de travailler et de mijoter des choses à l’intérieur. Concrètement, je suis en train de réviser et de refaire mes anciens titres avec des moyens technologiques actuels et les meilleurs enregistrements et puis me faire accompagner par de jeunes talents pour leur donner plus de fraîcheur et avec quelques titres nouveaux que je vais insérer dans chaque CD. Ce sera un coffret de 5 à 6 CD qui sera mis en vente à partir de janvier 2020.

Entretien réalisé par H. T.

Brahim Tayeb berce le public

Le gala de clôture de la 7e Fête de la plaquemine de Mechtras, qui a eu lieu samedi dernier en hommage à Farid Ali et Matoub Lounès, a été animé par le chanteur Brahim Tayeb et de nombreux artistes. Un gala qui a drainé un public nombreux, lequel n’a pas regretté d’avoir effectué le déplacement. En montant sur scène, le chateur n’a pas manqué de rappeler la conjoncture actuelle que traverse le pays, depuis le 22 février, en déclarant : «Normalement, je boycotte ce genre d’activités, et ce depuis le début, mais quand c’est le mouvement associatif qui m’invite, je ne peux pas dire non.

Je suis là pour faire plaisir aux habitants de Mechtras mais aussi pour encourager les jeunes de l’association culturelle Tala U Guellid qui font du bon travail. Mes pensées vont surtout aux détenus d’opinion et à toutes les victimes du système. On va continuer à nous battre.» Le chanteur commence avec l’interprétation d’une chanson en hommage à Farid Ali, le chanteur de la Révolution et auteur de la célèbre chanson «Ayemma azizin ouratssrou». Une chanson qui a été adaptée par l’artiste, au contexte actuel.

Poursuivant sur sa lancée, Brahim enchaîne avec une autre chanson dédiée, cette fois-ci, au Rebelle, Lounes Matoub. Il s’agit d’«Ahya dunith mlaghrur», une œuvre du défunt, qui a capté les esprits. Le chanteur revisitera ensuite son répertoire, au grand bonheur du public présent, avec ses incontournables succès «Intas mathevgha» et «Oussan enni». Brahim Tayeb a, ainsi, réussi à bercer le grand public et à renvoyer ses fans à leurs bons vieux souvenirs. Ce dernier n’a pas dérogé à la règle pour lui exprimer sa reconnaissance par des applaudissements nourris. Avant lui, de nombreux chanteurs s’étaient succédé sur scène pour égayer les présents.

Dans ce sens, Mouh Bouyahyaoui, Omar Iddir, Dahmane Yennek, Fahem Chergui, Cillia, Yasmine et Arezki Ouali ont, à tour de rôle, créé de l’ambiance à travers leurs nombreuses interprétations dans différents styles.

Hocine T.

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