Absence de services publics à Tahmalt

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Tahmalt, dans la commune de Melbou, est parmi les villages les plus mal lotis en matière d’équipements publics de base.

Les infrastructures les plus basiques pour servir le citoyen et lui faciliter le quotidien font quasiment défaut dans ce village. C’est, du moins, le constat fait par bon nombre de ses habitants, lesquels se plaignent d’être érigés au rang de «laissés-pour-compte» par les pouvoirs publics. «Excepté la vieille et petite école primaire, qui se vide d’ailleurs graduellement de ses effectifs, nous faisons face à un vide sidéral. Nous aurions aimé disposer ne serait-ce que d’une antenne de mairie ou d’un bureau de poste, pour nous éviter les déplacements répétitifs jusqu’à la ville de Melbou.

Hélas, rien n’a été fait, et pas l’ombre d’un projet ne se dessine pour l’avenir», glapit un homme d’un certain âge, journalier de son état. Un jeune habitant de ce village s’insurge contre le sort auquel sont voués les jeunes, sans aucune perspective d’avenir. «Que l’on ne vient pas s’étonner si nos jeunes sont happés par la toxicomanie ou basculent dans la délinquance, dès lors qu’ils ne disposent même pas d’un foyer ou d’un stade de proximité pour se défouler et s’épanouir sainement», prévient-il. L’accessibilité aux soins de base est un autre point noir qui n’est pas sans soulever l’inquiétude des villageois et accentuer leur sentiment d’abandon. «Nos doléances pour la construction d’une unité de soins ont été superbement ignorées.

N’est-il pas prétentieux de vanter les bienfaits de la santé de proximité, dont on prétend faire une priorité, quand les populations de l’arrière-pays, comme le nôtre, font face à une désert sanitaire ?», s’interroge, courroucé, un citoyen de Tahmalt. D’aucuns parmi ces villageois se considèrent comme des «victimes expiatoires» d’une politique de santé qui «fait la part belle aux slogans et aux déclarations d’intention». «Franchement, toutes ces infrastructures dont on a fantasmé, on a fini par en faire le deuil irrémédiable. Figurez-vous qu’on en est encore à quêter une bouteille de gaz ou un introuvable jerrican d’eau ! Cela rend compte de l’état de décrépitude de notre village et du désarroi de ses habitants», lâche, désillusionné, un retraité de Tahmalt.

Nacer M.

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