Acheter de la joie pour les enfants

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A quelques jours de l’Aïd El- Adha, le bêlement des moutons commence à se faire entendre et les brins de foin tapissent les trottoirs, notamment des quartiers Sidi Ahmed et Ighil Ouazzoug, au chef-lieu de Béjaïa

A travers les ruelles de la ville, on rencontre des enfants dont l’âge varie entre 10 et 14 ans traînant par une corde leurs moutons, heureux et fiers. Bien que les points de vente ne soient pas encore connus du grand public, de nombreux petits enclos et garages, contenant chacun une dizaine de moutons, pullulent dans les cités périphériques de Dar-Nacer, Dar-Djebel et Tizi.

Ils sont reconnus par les piles de bottes de fourrage entreposées à leur entrée. Pour ce qui est des prix, ils varient, selon les revendeurs contactés, entre 30 et 70 000 DA. En moyenne, le prix du mouton «acceptable» varie entre 40 000 et 50 000 DA. Mais si l’on sait marchander, on peut le faire baisser de 1 000 à 2 000 DA. Le tout est de savoir avancer des arguments capables de convaincre les vendeurs. Pour les connaisseurs du marché du bétail, le premier argument est sans conteste le poids de la bête.

Au marché, les éleveurs et les maquignons soulèvent le mouton par le ventre pour estimer son poids et quand ils tâtent la queue, c’est pour savoir si la bête est bien engraissée. De belles cornes annelées sont également dans certaines régions comme Béjaïa une bonne valeur ajoutée. Pour les connaisseurs, l’âge de l’animal est déterminé avec précision par le nombre des grandes dents qu’il possède. Une belle toison, qui pourra devenir une confortable pelisse, entre aussi en compte dans la fixation du prix. C’est en fonction de ces critères que le bon acheteur propose un prix.

Le poids de la viande en est évidemment l’élément déterminant et dans le meilleur des cas, son prix revient à pas moins de 2 500 à 3 000 dinars le kilo. Mais c’est le prix à payer pour accomplir la sunna du Prophète et apporter de la joie aux enfants. Lors du marchandage, les revendeurs avancent la cherté de l’aliment du bétail, le prix du transport depuis les wilayas du Sud, auxquels il faut ajouter d’autres frais réels ou imaginaires, pour justifier le fait que le prix d’achat du mouton soit élevé et, par ricochet, celui de sa vente qui l’est encore plus.

B Mouhoub.

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