Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a effectué, avant-hier, une visite de travail et d’inspection au niveau de la wilaya de Bouira.
Sur place, il a donné le coup d’envoi de la première édition du Colloque national sur «le rôle de la région de Bouira durant la guerre de libération nationale». Un colloque initié par la direction du musée du Moudjahid de la wilaya de Bouira et qui a regroupé plusieurs historiens, universitaires, chercheurs et témoins de la guerre de libération.
L’hôte de Bouira, qui était accompagné des responsables locaux, a également procédé, durant la même journée, au dépôt d’une gerbe de fleurs au niveau du carré des martyrs du chef-lieu de la wilaya et a aussi honoré les familles et les veuves de nombreux martyrs de la wilaya, dont la veuve du premier moudjahid assassiné par l’armée coloniale, à savoir le martyr Gharbi Bahia Guemraoui.
En marge de cette sortie, le ministre des Moudjahidine a animé un bref point de presse où il est revenu notamment sur de nombreuses questions d’actualité. Il a ainsi assuré que plusieurs commissions mixtes entre l’Algérie et la France travaillent actuellement pour solutionner plusieurs dossiers, qui sont notamment la restitution et l’identification des crânes des résistants algériens conservés en France, en plus du dossier de l’indemnisation des victimes des essais nucléaires dans le sud du pays et du dossier de la restitution des archives algériens détenus par la France.
Ainsi, M. Zitouni affirmera en premier lieu que pas moins de 31 crânes conservés au muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) à Paris ont été déjà identifiés par la commission technique algérienne, qui travaille toujours afin d’identifier la totalité des crânes recensés en France, en attendant la finalisation de l’ensemble des démarches législatives et administratives pour leur restitution : «Nous avons enregistré la présence de plus de 500 crânes de résistants algériens. Le travail d’identification et de restitution demeure une tâche complexe et difficile qui nécessite beaucoup de temps.
Ce travail a été entamé, notamment, avec la mise en place d’une commission mixte qui œuvre à faciliter les démarches nécessaires, au même titre que la procédure pour la restitution des archives algériens en France, dont la démarche est chapeautée par des spécialistes en Histoire et des juristes des deux parties» a-t-il assuré.
M. Zitouni a, aussi, avancé qu’une première proposition de la partie française pour l’indemnisation des victimes des essais nucléaires dans le cadre de la loi française dite la loi Morin, adoptée en 2010 par le parlement français pour l’indemnisation des victimes des essais nucléaires en Polynésie, a été rejetée par la partie algérienne qui a, elle aussi, formulé des propositions qui sont actuellement en voie d’étude en France.
Interrogé par les journalistes sur la possible réactivation des commissions de reconnaissance des statuts de moudjahid et de martyr, le ministre Zitouni a affirmé que ce dossier a été clôturé depuis 2002 et les commissions en question ont été définitivement dissoutes : «Le dossier de reconnaissance des statuts de moudjahid et de chahid a été clos en 2002 suite aux recommandations de la 9e conférence de l’ONM, seule instance habilitée à se prononcer sur les dossiers, et en vertu desquelles toutes les commissions de reconnaissance avaient été dissoutes», a-t-il assuré.
Oussama hitouche