La 32ème marche populaire et pacifique pour un changement radical du système en Algérie a eu lieu, hier, dans la ville de Tizi Ouzou, avec la même détermination qui a caractérisé tous les vendredis de la contestation depuis le 22 février. Une même grande affluence a aussi été constatée dès le début de l’après-midi. Devant le portail principal de l’université de Tizi Ouzou, par centaines puis par milliers, les manifestantes et les manifestants se sont regroupés, avant que la procession ne s’ébranle, suivant le trajet habituel qui mène les marcheurs vers le carrefour Matoub Lounès à la sortie Ouest de la ville de Tizi Ouzou.
Les drapeaux amazighs et l’emblème national étaient déployés par centaines et les manifestants ont scandé une infinité de slogans dont les principaux ont toujours trait à l’exigence d’un changement de système et le départ de tous les symboles de l’ancien système, à savoir les visages ayant participé au règne d’Abdelaziz Bouteflika pendant vingt longues années. «Laisser la place à de nouvelle compétence capable de diriger le pays» a été le credo de cette énième sortie sur le terrain des habitants de la wilaya de Tizi Ouzou. Ces derniers, hommes, femmes adolescents et même enfants et vieillards, ont brandi de nombreuses banderoles, exprimant aussi le refus de la présidentielle du 12 décembre prochain.
Ils ont exigé, comme ils le font depuis quelques semaines, le passage par une période de transition, car ont-ils argué, «organiser une présidentielle avec le gouvernement et le chef de l’État actuel, serait donner l’occasion à l’ancien régime de se régénérer inéluctablement». Les manifestants ont parcouru la rue Lamali Ahmed, puis le boulevard Abane Ramdane, pour terminer leur périple au boulevard Larbi Ben Mhidi qui donne sur l’ancienne gare routière. La libération des détenus d’opinion, en particulier ceux qui ont brandi le drapeau culturel amazigh lors des manifestations principalement tenues à Alger, a constitué la part du lion des slogans mis en avant par les marcheurs de Tizi Ouzou hier.
Les concernés ont scandé des mots d’ordre en faveur de la libération du moudjahid Lakhdar Bouregâa, de l’élue à l’APW de Tizi Ouzou Samira Messouci ainsi que de Karim Tabbou, président du parti UDS et ancien Premier secrétaire du FFS. Comme d’habitude, la foule s’est dispersée dans le calme une fois parvenue à hauteur du carrefour Matoub Lounès. Aucun incident, aussi infime soit-il, n’est à signaler. Rappelons que la veille, une autre marche a eu lieu dans la ville de Tigzirt, comme cela se fait désormais chaque jeudi, afin d’exiger la libération d’Amar Acherfouche, fils de la région incarcéré dans le cadre de la vague d’arrestations ayant ciblé les porteurs du drapeau amazigh.
Aomar M.

