Béjaïa à l’image laide !

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à Béjaïa-ville, Boulimat, Béni K’sila, Oued Ghir, Amizour, Sidi Aïch, El Kseur, Akbou et du côté de Souk El Tenine, Aokas, Amalou, Boudjellil, Tazmalt et Melbou, les décharges et dépotoirs offrent une image hideuse et de désolation. «C’est terrible comme nos villes sont sales. Il faut impérativement promouvoir des actions d’information et de sensibilisation, en matière d’environnement. Les responsables à tous les niveaux doivent réagir.

La prolifération des décharges publiques anarchiques, à défaut d’une sérieuse prise en charge de ce problème épineux, risque d’engendrer des conséquences néfastes sur la santé publique», selon un cadre de la santé accosté à l’hôpital de Sidi Aïch. «Mais où jeter tous ces déchets ?» C’est la question qui se pose, encore une fois, avec acuité, dans la wilaya de Béjaïa, devenue un dépotoir à ciel ouvert, ces dernières années. A Béjaïa-Ville, Boulimat, Beni K’sila, Oued Ghir, Amizour, Sidi Aïch, El Kseur, Akbou et du côté de Souk El Tenine, Aokas, Amalou, Boudjellil, Tazmalt et Melbou, les décharges et dépotoirs offrent une image hideuse et de désolation.

«Dans la wilaya de Béjaïa, l’entrée d’une agglomération n’est pas indiquée par une enseigne, mais par la présence d’une décharge sauvage, au bord de la route», a ironisé Omar Amiri, membre de l’association de wilaya «Tu comptes pour nous». Dans ce sillage, de nombreuses associations ont, plusieurs fois, tiré la sonnette d’alarme sur la prolifération des décharges sauvages. En ce qui concerne la décharge publique de Sidi Aïch, implantée à l’entrée de la ville, à proximité de la RN 26, elle illustre on ne peut mieux la légèreté avec laquelle est pris en charge ce volet important ayant un rapport direct avec la santé publique, a-t-on souligné.

Elle est non seulement pénalisante pour les usagers de la route mais également pour les riverains, sachant que le mur en parpaing construit pour la contenir ne joue pas son rôle, en plus des odeurs nauséabondes et incommodantes provenant de l’incinération de ses ordures avec des moyens primitifs. Des émanations polluant l’air et l’environnement. Cela dénote, encore une fois, que le problème de la gestion des ordures ménagères reste posé. Aussi bien au chef-lieu de wilaya que dans la majorité des communes que compte Béjaïa, on se débrouille comme on peut.

À signaler que Béjaïa est parmi les rares wilayas à ne pas disposer de Centres d’enfouissement technique (CET) dignes de ce nom. Elle subit également des pollutions multisectorielles suite à une croissance industrielle accélérée et une urbanisation rapide et incontrôlée.

En dépit du Concours du village le plus propre, des campagnes de sensibilisation…

Cette prolifération des décharges et dépotoirs sauvages perdure, et ce malgré les campagnes sporadiques de sensibilisation et d’éducation environnementale durant lesquelles plusieurs actions ont été organisées par, notamment, la Direction de l’environnement, en collaboration avec plusieurs directions de wilaya, à savoir : l’éducation, la jeunesse et les sports, la formation professionnelle sans oublier la Conservation des forêts. Dans ce sillage, il y a même eu la création de plusieurs clubs verts, au niveau des établissements scolaires, en vain.

En outre, l’organisation du concours du village le plus propre initié à tambours battants par l’Assemblée populaire de wilaya (APW), dans le but de «motiver» la société civile, n’a guère amélioré la situation, a-t-on fait remarquer. Par ailleurs, dans une contribution sur ce sujet, Abdellah Meziane, architecte paysagiste, diplômé de Versailles, a souligné que notre pays, qui se transforme d’un monde rural en un monde urbanisé, doit relever les défis qui requièrent une approche dynamique de la gestion urbaine, en instaurant une nouvelle politique innovatrice, grâce à l’apport des compétences en architecture du paysage, qu’elles soient locales ou étrangères par défaut, et en aménageant les milieux urbains.

Car malgré l’état lamentable de nos milieux urbains et les différentes critiques qui viennent de partout, nos responsables continuent à gérer les aménagements de nos agglomérations avec la même mentalité que celle du système socialiste d’antan, a-t-il poursuivi. Cela dit, en attendant la réalisation de CET et la mise en place de décharges contrôlées et équipées, Béjaïa connaît une dégradation galopante de son environnement.

Achour Hammouche

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