Bouteflika demande pardon

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Abdelaziz Bouteflika, qui a démissionné avant-hier de son poste, a adressé, hier, une «dernière lettre» au peuple algérien. Dans cette lettre, diffusée en arabe par l’agence officielle APS, l’ex-président de la République demande «pardon» aux Algériens. Abdelaziz Bouteflika affirme avoir «passé» ses «meilleurs années avec les Algériens». «Alors que je quitte la scène politique, je ne suis pas malheureux et je n’ai pas peur pour l’avenir de notre pays.

Au contraire, je suis confiant que vous allez poursuivre, avec vos nouveaux dirigeants, le processus des réformes», écrit-il notamment. L’ancien Président a défendu le bilan de ses 20 ans à la tête de l’Algérie, affirmant qu’il a été «sincère». «Quittant mes responsabilités, il était de mon devoir de mettre fin à mon parcours présidentiel en m’adressant à vous par le biais de cette dernière lettre par laquelle je demande pardon à mes compatriotes envers lesquels j’ai été négligeant (…) je vous demande pardon en tant qu’être humain, qui n’est pas dépourvu de faire des erreurs, pour toute négligence que j’aurais pu commettre à votre encontre, que ce soit une parole ou un acte», peut-on lire dans la lettre dans laquelle le désormais ancien chef de l’État présente aux Algériennes et aux Algériens ses excuses et leur demande pardon pour tout manquement.

«Dieu sait que j’étais sincère et fidèle », a indiqué Abdelaziz Bouteflika dans sa lettre. «Je ne suis pas triste et je n’ai pas peur pour le futur de mon pays», a-t-il estimé. «Prochainement, l’Algérie aura un nouveau président et j’espère que Dieu l’aidera à poursuivre la concrétisation des espoirs et des ambitions de ses filles et de ses fils», a ajouté l’ex-Président.

Pour rappel, Abdelaziz Bouteflika a notifié, avant-hier soir, officiellement au Président du Conseil constitutionnel, sa décision de mettre fin à son mandat en qualité de président de la République. «J’ai l’honneur de vous notifier formellement ma décision de mettre fin au mandat que j’accomplis en qualité de président de la République, à partir de ce jour, mardi 26 Radjab 1440, correspondant au 02 avril 2019.

Cette décision que je prends en mon âme et conscience est destinée à contribuer à l’apaisement des cœurs et des esprits de mes compatriotes pour leur permettre de projeter ensemble l’Algérie vers l’avenir meilleur auquel ils aspirent légitimement. Cette décision procède de mon souci d’éviter que les excès verbaux qui marquent malencontreusement l’actualité ne dégénèrent en dérapages potentiellement dangereux pour la protection des personnes et des biens qui relève des prérogatives essentielles de l’Etat.

Dans le même temps, cette décision se veut l’expression de ma foi en une Algérie fière et digne tenant son rang et assumant pleinement ses responsabilités dans le concert des nations. Dans cette perspective, j’ai pris les mesures appropriées, dans l’exercice de mes prérogatives constitutionnelles, pour les besoins de la continuité de l’Etat et du fonctionnement normal de ses institutions durant la période de transition devant mener à l’élection du nouveau président de la République», écrit Bouteflika dans un communiqué.

A. C.

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