Ces intellectuels français qui donnent une leçon à leur France

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S Ait Hamouda

Après la reconnaissance par la France, de Macron, d’un crime d’État quant à l’assassinat de Maurice Audin, la France doit aussi observer la magnanimité à l’endroit d’autres morts et de la réalité de ses exactions durant la colonisation, estime un collectif d’intellectuels dans une tribune publiée par Médiapart et signée par François Gèze, Gilles Manceron, Fabrice Riceputi et Alain Ruscio.

Il va de soi que ces intellectuels méritent que l’on s’y arrête un instant pour évaluer l’importance de ces voix, au demeurant anticolonialistes, et la leçon magistrale qu’ils donnent à leur pays. Il est vrai que le martyre de Maurice Audin, d’Henri Maillot, de Fernand Iveton, de Benmhidi et de tant d’autres ne sont pas de ceux qui dissolvent dans l’oubli, mais le devoir de mémoire qu’on leur doit est à additionner à la reconnaissance qu’ils attendent de la France.

Même morts, ils sont en droit d’attendre un simple mea culpa qui rendra aux Français leur honneur perdu dans ce désastre qui a duré 132 ans d’expropriation, de torture, de bannissement, de bagne et d’expatriés, devant Dieu et les hommes. Comment la France, pays des droits de l’Homme, de 1789, puisse-t-elle commettre tant de crimes sans rougir, sans avoir honte et elle les reconnait fièrement ?

Nonobstant, elle a une droite obtuse, des racistes, des ultras comme on en connait très peu dans le monde. Elle défie le bon sens et la morale et gonfle le torse méprisant les vivants et les morts. Comment les Français peuvent se taire devant tant de dénis de droits ? Il est vrai que les Français sont connus pour leur nombrilisme exacerbé, pour leur insensibilité à fleur de peau et pour leur mépris du présent et de l’avenir de leurs colonies, mais que la France coloniale se doive de demander pardon à ses anciennes colonies est le minimum qu’on puisse exiger d’elle.

On ne peut pas se taire devant l’infamie de refus, comme on ne peut pas se la boucler quand on exige un droit et que l’hexagone nous répond par une fin de non-recevoir. Qu’à cela ne tienne, nous serons têtus comme des mules, nous réclamerons le pardon jusqu’à user nos voix, pour obtenir le pardon.

S. A. H.

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