Colère et préavis de grève

Partager

Les travailleurs de la mairie de Draâ Ben Khedda ont organisé, cette semaine, trois journées de protestation, à savoir dimanche, lundi et mardi après-midi. La section affiliée au Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP) a décidé de cette action à laquelle a adhéré la totalité des travailleurs de cette institution. Son but était d’exprimer son ras-le-bol par rapport à une situation qu’elle juge «intenable» due à de nombreuses contraintes et dont la plus épineuse est celle relative à l’insécurité «dont sont victimes perpétuellement les fonctionnaires dans l’exercice de leur fonction et dans l’enceinte même de leur lieu de travail», selon des membres de cette section syndicale rencontrés sur place.

Ces derniers ont également évoqué l’absence d’un organigramme complet et le manque d’encadrement administratif à même d’assurer le fonctionnement optimal de la municipalité, qui se trouve soumise à une sorte d’anarchie, notamment dans l’organisation hiérarchique. «Nous avons organisé cette action de protestation pour attirer l’attention des autorités sur les problèmes que nous vivons au quotidien depuis longtemps, comme le dysfonctionnement des services, l’insuffisance voire presque l’inexistence de responsables pour les chapeauter et les faire fonctionner comme il se doit. Nous vivons cette situation depuis le blocage de l’APC, qui remonte à juin 2019.

Avant, parmi les neufs élus, trois étaient dotés de la délégation de signature et c’était fluide. A présent, les documents tardent à être signés, ce qui a créé une énorme pression et une grande tension entre les citoyens et les fonctionnaires, livrés à euxmêmes. Cette donne a donné lieu à une situation intenable pour les fonctionnaires, lesquels subissent harcèlement, intimidations, menaces, grossièreté… de la part de certains citoyens qui exigent tout et tout de suite et, parfois, tentent de forcer les préposés à l’établissement de documents indus et illégaux. Cela n’épargne aucun service de notre mairie. Plusieurs fois, on en est arrivés aux mains et il y a eu bien des occasions où des armes blanches ont été brandies à la figure de nos agents. Et là, nous nous demandons pourquoi les APC ne sont pas considérées comme les autres institutions, telles la daïra, la wilaya… qui bénéficient d’une protection policière.

Nous revendiquons nous aussi l’installation d’un poste de police, au niveau de l’APC, qui aura un effet dissuasif sur les citoyens incorrects et zélés», ont-il expliqué. Ils ont, outre cela, mentionné que même l’administratrice installée pour la gestion de l’APC, après la dissolution de l’ancienne Assemblée élue, par le wali, est dépassée par la charge de travail et subit également la pression exercée sur les fonctionnaires par certains citoyens. «Il n’y a que le secrétaire général qui collabore avec elle, en tant que responsable, mais à eux seuls, ils n’y peuvent pas grand-chose. Aussi, certains responsables ont pris leur retraite et leurs postes n’ont toujours pas été pourvus», ont ajouté nos interlocuteurs.

Il est à noter que les travailleurs ont émis un préavis de grève de 3 jours, dont l’ultimatum est fixé pour le 10 mars. «Nous avons transmis ce préavis à l’Inspection du travail, au wali, au chef de daïra et à l’administratrice de la commune et si nos revendications ne sont pas satisfaites, nous passerons à la vitesse supérieure, en optant pour des grèves cycliques et, peut-être, une grève illimitée», ont fait savoir les membres du SNAPAP.

Rabah A.

Partager