“Tifaggur d sin yemnayen” de Nadia Djaber

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Tifaggur d sin yemnayen est un conte de Nadia Djaber, paru en 1998 à compte d’auteur. Ce conte raconte l’histoire de deux cavaliers : L’esclave Aderyan ou l’âme damnée du prince Takfarinas, partant à la recherche de Tifaggur, la plus belle de toutes les créatures fille du diable.Le récit de Djaber est l’histoire aussi d’une royauté sans postérité.Un jour la reine tellement prise par la hantise d’infécondité congrûment implora Dieu :  » Ay agellid Ammuqran a win yessudumen aman, ma fukken-ak yeqcicen, uxil-k hiwec-iyi-yiwen  » (Ô Dieu ! l’Omniprésent, s’il ne vous reste plus d’enfant. Faites-moi grâce, de m’en trouver un). Et Dieu l’approuva en l’égayant d’un beau garçon, Takfarinas. Ce dernier, fut élevé dans l’enceinte du château, sans jamais sortir dehors.Ses parents par l’intermédiaire des grands maîtres lui ont prodigué l’une des meilleures instructions dans toutes les disciplines pouvant exister dans son temps. Dès son bel âge par extrême ingéniosité il a convaincu ses parents de le laisser humer d l’air de la liberté et de la nature sur sa cavale blanche.En effet, Takfarinas personne ne sait d’où il vient. Un intrus tombé du ciel. De par sa vigueur de pensée et sa robustesse physique aucun homme n’est à la hauteur de l’égaler. bien qu’il soit d’une humilité exemplaire, il se trouvait des ennemis de jurés.Un jour, il passa près la fontaine pour abreuver sa jument, il trouva une veuve remplissant sa cruche avec un tamis. Takfarinas, après un moment d’attente, l’invoqua de le laisser faire boire pour un moment sa bête. Sourde. Le prince impatient d’attendre un peu plus, la repoussait d’un revers de la main, la veuve tombait ainsi sa cruche cassa. Elle fut furieuse, fulmine contre lui par tout les mots, surtout en lui déclarant :  » Si c’était Tifaggur, celle qui éclaire le pays, que tu aurais trouvé ici, tu n’enragerait pas autant ! « . cette parole à rendu Takfarinas, médusé et époustouflé.Le périple de Takfarinas à la recherche de l’inconnue Tifaggur commence comme un conte…Nadia Djaber qui a entamé son conte par l’écrit pas comme on le fait par la parole, tout en évitant l’insipide : « Amacau (il était une fois) mot fétiche ou magique et prélude à tout conte kabyle. Et par l’usage d’un style fluide parfois indécis l’auteur a voulu certainement marquer à sa manière le passage de l’oral à l’écrit du conte. Un exercice en pleine ébullition.Tifaggur d sin yemnayen a également subi l’influence de la langue dite « traitée » surtout par l’emploi (excessif) de néologisme – dont plusieurs non explicités- et autres tournures propres à la nouvelle ou au roman, mais n’a pas perdu pour autant de son « origine orale » son substrat. Un secret.C.Lacoste Dujardin, ethnographe, spécialiste du conte kabyle soulignait d’autre part que « le conte en Kabylie, est essentiellement affaire de femme.  » Djaber qui en est une a représenté son récit (étant une suite d’évènements merveilleux) par un langage attractif n’a pas failli à sa tâche de conteuse par la plume une façon qui nous permet de lire son petit livre d’une traite à l’instar de nos aïeules conteuses qui ne débutaient jamais la narration d’un conte sans le terminer. Crainte de fâcheux auspices. Un très magnifique ouvrage à lire et à relire mais il vaut beaucoup d’être réédité avec un additif d’explication des néologismes et d’autres termes recherchés ou à connotation (dénotation) certainement de la région de l’auteur.Djaber doit encore écrire, sa plume ne doit pas tarir.Tifaggur d sin yemnayen de Nadia Djaber Compte d’auteur 1989, 100 pagesPrix public : 110DA

Nacer Mouterfi

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