Maissa Hanichi, la peinture dans la peau

Partager

Biologiste de formation, officiant dans un laboratoire, Maissa Hanichi, la trentaine, troque volontiers ses pipettes contre un chevalet. A ses heures perdues et en dilettante avisée, elle manie avec dextérité le pinceau et la palette de couleurs. « La peinture me colle à la peau. Confectionner une toile est, pour moi, une espèce de respiration psychologique », affirme-t-elle à notre adresse. Une sensibilité à fleur de peau, qui transparaît dans un tableau qu’elle a appelé ‘’Dame enchanteresse’’. Avec des couleurs chatoyantes, il représente une femme trapue aux mensurations démesurées, les cheveux au vent. « La femme occupe une place de tout premier ordre dans mes créations », souligne Maissa, en exhibant fièrement sa toute dernière œuvre : une jeune Kabyle à la démarche altière, sapée d’une robe traditionnelle et auréolée de bijoux et de fibules (épingles) d’argent. La collection, composée de plus de 50 tableaux aux dimensions et styles différents, rend compte du génie créateur d’une artiste débordante d’inspiration et d’imagination. Elle surfe avec une aisance déconcertante sur les styles et les tendances, passant du cubisme au figuratif et au semi-abstrait. « Je me suis lancée dans l’aventure en autodidacte. J’ai entamé mes œuvres par le figuratif pour évoluer progressivement vers le contemporain et le moderne », nous dit Maissa. « Parfois, je me calfeutre chez moi, des jours durant, pour m’adonner à ma passion », nous confie-t-elle. Une démarche qui n’est pas sans rappeler celle de l’huître qui se renferme pour fabriquer des perles.

N. Maouche

Partager