Classement de la maison du colonel Vrirouche

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Le dossier de proposition du classement, au patrimoine national, de la maison du colonel Mohamed Iazzourene dit Si Said ou Vrirouche, l’un des héros de la guerre de libération nationale, sera prochainement présenté par le service patrimoine de la direction de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou au comité national des biens culturels, en vue de l’ériger en monument historique.

«Notre objectif par cette démarche est la protection et la sauvegarde de la maison du colonel Iazzourene. Et c’est reconnaître la valeur du combat non pas d’une seule personne, mais de tout le peuple algérien », déclarera le représentant du service patrimoine de la direction de la culture de Tizi-Ouzou. Le colonel Iazzourene Mohand Améziane, dit Si Saïd ou Vrirouche, est né le 18 mars 1912, dans le village d’Iadjmat de Souk El Had, dans la commune de Timizart des Ath Djennad. Il milita au PPA (Parti du peuple algérien), puis au MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques). Il milita également à l’OS (Organisation spéciale). En 1946 il sera désigné comme responsable de la région Nord de la Kabylie. En 1957, il jouera un rôle prépondérant dans la réussite de l’opération ‘’Oiseau bleu’’, aux côtés de Zaidat Ahmed, Mehlal Said, Hammadi Mohamed, Toumi Amar, Makhlouf Saïd et bien d’autres sous le commandement de Krim Belkacem. Il sera par la suite promu au grade de commandant et deviendra l’adjoint chargé des liaisons et des renseignements du colonel Mohammedi Saïd dit Si Nacer, après le congrès de la Soummam. En octobre 1958, Si Vrirouche est promu au grade de colonel après avoir assuré le commandement de la wilaya III, suite au départ du colonel Si Nacer en Tunisie. A l’indépendance, il occupera des postes de responsabilité tour à tour, en tant que membre du conseil et du secrétariat national de l’ONM, président de la commission de contrôle du F.L.N, député à l’Assemblée populaire nationale et contrôleur du parti du FLN. Epuisé par une longue maladie, il décédera le 05 janvier 1988 à l’hôpital Mustapha Bacha d’Alger et sera enterré au cimetière d’El-Alia. Selon le dossier de classement, dont une copie nous est parvenue, la maison des Iazzourene est implantée à l’extrémité Est d’un ensemble de maisons en ruines qui constituait jadis l’ancien village d’Iaadjmat. Elle se trouve à proximité d’une rivière appelée Ighzer Amokrane et d’une fontaine. La disposition de cette maison répond aux règles générales de l’Hara (cour) traditionnelle kabyle. A l’inverse des anciennes bâtisses du village Iaadjmat, complètement en ruines, la maison du colonel Vrirouche se trouve dans un meilleur état de conservation.  Selon les détails du dossier, la maison se présente comme suite : le premier compartiment est la salle principale. Celle-ci a 10,2m de longueur et 5,25m de largeur. Les murs de façade ont une hauteur de 2,4m à partir du sol. Le mur qui donne sur la cour compte deux portes et deux fenêtres. Les autres murs, en ajoutant la charpente, sont hauts de 4,1m. A l’angle Ouest de la pièce principale, on retrouve la bouche d’un abri creusé qui conduisait jusqu’à la rivière sur une distance d’environ 50m. La toiture en tuiles rouges plates repose sur trois poutres en bois qui portent à leur tour un lit en roseau. Le deuxième compartiment est une salle de forme trapézoïdale, dont la largeur est de 6,65m et la largeur de 4,50m. Les murs de la bâtisse sont construits en pierres taillées sèches bien agencées. Les initiateurs du dossier de classement insistent néanmoins sur le fait que des travaux urgents de protection s’imposent, afin déjà de mettre un terme aux dégradations et d’ensuite permettre une meilleure conservation.

Karima Talis

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