L’Association Ahbab Cheikh Sadek El Bedjaoui reçoit Mme Amina Srarfi

Partager

Invitée par l’association Ahbab Cheikh Saddek El Bedjaoui, Mme Amina Srarfi a été l’hôte de l’ancienne capitale des hammadites, avant-hier mardi. En compagnie de M. Abdelkader Bendamèche, président du conseil national des arts et des lettres, Mme Srarfi a donné au siège de cette association, une conférence sur son parcours artistique, son « combat de femme » pour s’imposer en tant que chef d’orchestre et la création de sa troupe exclusivement féminine « El Azifet ».  De père tunisien et de mère algérienne, originaire de Béjaïa, la musicienne parlera à l’assistance de ses débuts dans le monde musical : « Ma vie dans la musique a commencé dès mon jeune âge. J’ai eu le privilège de baigner dans ce monde des spectacles et le mérite en revient à mon père, Kaddour Srarfi, lui-même violoniste, chef d’orchestre et compositeur », dira la conférencière.  « J’ai débuté mon activité artistique par l’interprétation de chants du malouf tunisien en présentant des spectacles hebdomadaires, dans les années 70 », dira-t-elle. Elève de l’orchestre ‘’El Rachidia’’, Amina Srarfi obtint son diplôme de musique arabe en 1979, elle est gratifiée par la suite du premier prix du violon et d’un diplôme d’études universitaires générales en musicologie. Dès 1982, elle est membre de l’orchestre symphonique tunisien et se distingue par des créations artistiques radiophoniques et télévisées. Elle est distinguée en qualité de meilleure cantatrice pour la sauvegarde du patrimoine, lors du festival de la médina en 1982.  Mais cette femme « tenace » n’allait pas s’arrêter en si bon chemin. « C’est en 1992 que je me suis lancée dans l’aventure de création du premier orchestre féminin de musique savante que nous avons appelé ‘’El Azifet », dira-t-elle. Un orchestre qu’elle dirige à ce jour et qui est une première dans l’histoire de la musique arabe. « Les encouragements de mon défunt mari, musicien et compositeur, et son assistance m’ont permis d’apporter de nouvelles touches et d’innover dans répertoire de la musique andalouse », dira Mme Srarfi.  Certes, il n’a pas été facile pour cette femme de s’introduire dans ce monde où la femme est considérée par la gent masculine comme une intruse. Cependant, cette battante s’est imposée par «  le travail et la persévérance qui sont les seuls atouts pour s’imposer », dira Amina Srarfi, pour clore son intervention.  Son orchestre, aujourd’hui, traverse le monde et est l’ambassadeur de la musique arabe en version féminine.  Faut-il le signaler, parmi quelques reconnaissances et décorations, Mme Srarfi a été élue présidente de la ‘’commission musique’’ au Conseil international des femmes. Elle fut également décorée du titre d’officier puis de commandeur du mérite culturel. Ce grand chef d’orchestre est un modèle à suivre certain pour ‘’L’orchestre féminin de l’association Ahbab Cheikh Sadek’’, né en mars 2008.

Y. B.

Partager