Anzar, une tradition ancestrale berbère

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Anzar, cette tradition ancestrale des berbères, s’est déroulé dans l’après-midi du mercredi passé au village d’Aït Ouatas, dans la commune d’Imsouhal, à 70 kms au sud-est de Tizi-Ouzou. À la sortie de l’école, des femmes, des écoliers ainsi que leurs maîtresses ont fait revivre cette tradition en voie de disparition. En effet, des villageoises d’Aït Ouatas ont ressuscité cette tradition qui se pratiquait, autrefois, dans toute la Kabylie, au moment de la sécheresse. La scène consiste à déguiser une louche en mariée, habillée d’une robe kabyle avec une «fouta», un foulard à la tête, un écusson en argent sur le front et un collier pendu au cou. Constatant que la sécheresse commence à s’installer, Na Ghenima, une veuve de Chahid, 82 ans, a réuni des femmes du voisinage pour faire Anzar. Munie de la louche, déguisée en mariée, suivie par des femmes et des enfants, Na Ghenima a fait du porte à porte pour demander de la nourriture, notamment de la semoule, de l’huile, du sel, du sucre, du café tout en chantonnant en choeur, dans une ambiance festive, «Anzar, anzar, a Rebbi essew-itt ar azar. Anzar, anzar a Rebbi erz-ed aghourar». Anzar, anzar, Dieu arrose-là jusqu’à la racine! Anzar, anzar, Dieu met fin à la sécheresse. Une fois les provisions amassées, le cortège s’est rendu à la maison de Na Ghenima, située à quelques mètres de l’école primaire du village, où des crêpes, des beignets, du café et du thé ont été préparés. Tout le monde était invité à gouter à ce repas. Espérons que le bon Dieu entendra ces prières.

Madjid Aberdache

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