«L’apport de Mammeri à la connaissance de l’amazighité»

Partager

La bibliothèque principale de lecture publique de Tizi-Ouzou a abrité, le week-end dernier, une table ronde sur le thème «L’apport de Mouloud Mammeri à la connaissance de l’amazighité». Ouvrant la séance, la directrice de la culture, Mlle Nabila Gouméziane, dira : «Cette conférence a été préparée en collaboration avec l’université qui porte le nom de cette sommité dont nous célébrons le centenaire. Il faut rappeler aux nouvelles générations le grand mérite de Mouloud Mammeri dans la sauvegarde et la promotion de notre patrimoine culturel ancestral, caractérisé par son oralité». La table ronde fut animée par Mme Betouche Aïni, maître de conférences et doyenne de la faculté des lettres et langues de l’UMMTO, M. Aït Chaallal Salah, maître de conférences au département de français, Mme Achi Nacéra, maître de conférences au département d’arabe, Mme Boukhelou Malika Fatima, enseignante au département de français. Le modérateur et intervenant, M. Hamid Billek, dira : «Mouloud Mammeri fait partie des gens qui demeurent vivants même après leur mort. Son legs est tellement essentiel que nous devons le préserver tel un trésor. Nous nous devons de promouvoir cette langue pour laquelle il avait sacrifié toute sa vie». Il ajoutera plus loin : «L’Algérie ne peut être algérienne à part entière, si elle ignore la dimension amazighe». Interrogé par l’assistance sur le problème de la transcription, l’intervenant dira : «Tous ceux qui ont œuvré pour la langue et la culture amazighes ont suivi la voie tracée par Dda L’Mouloud. Et celui-ci a opté pour l’universalité et la modernité en utilisant les caractères latins». M. Billek expliquera encore : «Tous les chercheurs, les professeurs et les étudiants travaillent en latin. Je ne pense pas qu’un pouvoir politique qui se dit proche de la société puisse être contre ce que pense cette même société (…) Mais n’oublions pas non plus que le Tifinagh est un élément identificateur et il est heureux de le voir sur les frontons des magasins». Mme Boukhelou dira quant à elle : «Je suis fière de participer à ces rencontres et parler de Mammeri et de son œuvre de ce grand homme». L’intervenante abordera notamment le caractère romanesque de l’auteur : «La connaissance de différentes langues a permis à Mouloud Mammeri de mettre en exergue cette culture et cette langue en pleine période coloniale. C’est à notre tour de transmettre le flambeau». Mme Achi Nacéra insistera quant à elle sur les différences entre le marabout et l’Amusnaw, sujet souvent abordé dans la culture berbère. Mme Betouche Aïni apportera une précision sur l’homme et son œuvre : «Pour Mammeri, la culture est un code de sagesse dont il faut toujours monter les échelons. C’est l’art de la vie !», dira-t-elle. M. Aït Chaallal Salah lui emboitera le pas : «Mammeri n’a laissé aucun aspect de la culture et de la langue amazighes. Ses voyages à travers tout le pays n’étaient pas fortuits. Sans lui, Ahellil de Timimount aurait par exemple pu tomber dans l’oubli». D’ailleurs, tous les intervenants exprimeront leur grande joie et plaisir de voir la troupe de Timimoune venir jusqu’à Ath Yenni pour être présente à cette double commémoration et rendre hommage à Mouloud Mammeri.

M.A.Tadjer

Partager