Quand Tarik Aït Menguellet flingue Noura Tigziri

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«Soyons critiques, ne faisons pas dans la complaisance ou la demi-mesure. Le livre est magnifique, je parle de la couverture et surtout de la photographie qui occupe l’essentiel de la première page.

Voilà pour le premier point positif. Le deuxième et dernier point positif étant que la majorité du livre (80% ? à vue de nez) est occupé par les textes de Lounis Aït Menguellet. Donc, le livre, en réalité, a été écrit par Lounis Aït Menguellet.

Le fait de transcrire des textes est un travail de scribe qui ne nécessite ni analyse ni études supérieures. Encore faut-il bien les transcrire, puisque le livre contient d’énormes erreurs. En ce qui concerne le reste (début) du livre, il s’est agi de présenter et d’utiliser un logiciel compteur de mots.

Il est tout à fait possible que ce soit intéressant pour une frange à l’esprit supérieur de la société, qui passe son temps à couper des cheveux en quatre, au lieu de les coiffer. Mais, ne faisant pas partie de cette aristocratie, de cette noblesse intellectuelle, l’intérêt m’est passé au-dessus de la tête. Mais là n’est pas l’objet de ma critique.

Dans ces extraits du livre que je joins à ce texte, il est écrit que Lounis Aït Menguellet, jusqu’en 1979, n’a chanté que l’amour et ne s’occupait que des filles. Outre ce qu’une telle phrase (le poids des mots, le choc des propos) peut avoir de désobligeant et déplaisant à l’oreille (à l’œil) de tous les admirateurs du poète, et d’avilissant ou dégradant pour l’image du poète lui-même, il serait important d’en souligner l’inexactitude, ce que pourrait faire n’importe quelle personne qui se serait un tant soi peu intéressée à l’œuvre du poète.

En effet, en 1979, Lounis Aït Menguellet sort le 33 tours qui contient des chansons telles que « Ay agu », « Amcum », « Ay itij » et « Arjuyi », que je cite de mémoire. S’il a pu les composer en 1979, c’est qu’il a dû s’intéresser à de tels sujets bien avant. Et il suffit de revenir des années en arrière pour trouver des chansons sur la société et le pays telles que « Keccini ruh », « Anida n teggam mmi », « Anef-iyi kan », « Win yeqqazen izekwan », « Itij ila dicerqen », etc. Ou des chansons politiques telles « a3etar », « Samehtas », « A3li d wa3li’’, « Amjahed », « Tizizwit », etc.

Pour le reste, le poète chantait l’Amour avec un grand A, et non des amourettes. Le plus absurde est de décider – sans compulser le texte (car ça m’étonnerait fort que l’auteure connaisse quoi que ce soit à l’œuvre de Lounis Aït Menguellet et en se basant sur un logiciel informatique à la compréhension binaire- décide donc que, parce que tel ou tel mot n’a pas été trouvé, son idée n’a pas été chantée.

On écarte ainsi l’essence même de la poésie, c’est-à-dire : la symbolique, l’allégorie, la métaphore et j’en passe. On pourrait faire remarquer, comble de l’absurde, que puisque le mot «tayri» (qui veut dire amour entre nous) n’a pas été trouvé par le logiciel avant 1979, donc concluons que le poète n’a pas chanté l’amour. Il a chanté… quoi au juste alors ? Si vous récitez un texte qui parle d’un animal à quatre pattes, qui ronronne, qui fait miaou, qui mange des souris, qui est le copain de Jerry dans un célèbre dessin animé, alors vous ne parlez certainement pas d’un chat puisque vous ne citez pas le mot «chat».

Peut-être qu’il s’agit d’un âne après tout. Voilà ce qui nous est enseigné dans ce livre et précisément dans ces extraits. Bref, n’employons pas des termes tels que «académique, analyse etc.» à tort et à travers ; de telles erreurs sont indignes du premier venu, encore moins venant d’universitaires. Et la coutume stipule que lorsque l’on n’a rien à dire…»

T.A.M.

N.B. Seul le titre est de la rédaction.

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