Entre légende, histoire et écriture romanesque

Partager

Les éditions Thala ont publié il y a trois mois, un ouvrage signé Abderzak Bensalah dont c’est la première expérience dans l’écriture romanesque. L’auteur, médecin ORL de son état, a réussi à travers cet opus, qui porte le titre de Nesmis fille d’Hippone à mêler dans une parfaite symbiose, événements historiques authentiques et récit romanesque avec, en toile de fond, la volonté de ressusciter un personnage historique de la trempe de Saint Augustin (354-430).

Le récit remonte à la période allant de 391 à 431, une quarantaine d’années, le temps que dura le ministère d’Augustin sur Hippone, au cours duquel elle sera la capitale spirituelle et intellectuelle de tout le bassin méditerranéen.

Augustin devint prêtre en 391 puis, il fut promu évêque en 395. Au début, son rôle fut limité pour une raison simple : la communauté catholique était très minoritaire. Tant en ville que dans les campagnes, la plupart des chrétiens appartenaient à l’église donatiste. A Hippone, l’élite sociale était soit païenne soit donatiste. On a pu montrer que la communauté donatiste d’Hippone comprenait de riches notables citadins et même de grands artistocrates, dont au moins deux sénateurs, Eusebius (qui fut curateur, c’est-à-dire administrateur de la cité) et Celer. Ce dernier était un grand propriétaire foncier qui devait faire une brillante carrière, puisqu’il devint par la suite successivement vicaire et proconsul d’Afrique. Il est vrai qu’il était, entre-temps, devenu catholique sous l’influence d’Augustin.

Certains des historiens modernes, qui ont étudié la doctrine sociale d’Augustin, lui ont reproché une certaine timidité, un certain conservatisme. Ainsi, pour l’esclavage, s’il conseille l’affranchissement — qui est une bonne œuvre au demeurant —, il ne préconise pas l’abolition de ce qu’il considère pourtant comme le symbole même de la domination pécheresse de l’homme sur l’homme. De même, il n’envisage pas une modification du régime de la propriété, aussi un partage des grands domaines entre les paysans. Il préfère une action ponctuelle au coup par coup, pour remédier aux injustices ou aux situations de détresse…

Nacer Maouche

Partager