Sur les traces de Marguerite Taos Amrouche

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La dépêche de Kabylie: Le nom de Fatma Flora Mouheb a été souvent liée avec celui de Taos Amrouche. Pourquoi cette intérêt particulier pour cette ambassadrice de la culture algérienne. ?

ll Fatma Flora Mouheb : c’est une femme militante de toutes les causes berbères. Une femme qui milite pour que la femme soit reconnue en toute sa dimension en Algérie. C’est-à-dire, elle a beaucoup apporté. Quand, je parle de moi, c’est une femme qui fait part de ses douleurs. Donc douleurs liées à la vie douloureuse, douleurs liéer à une déchirure de l’exil de mes parents. Donc, j’ai retrouvé un peu ma souffrance en celle de Taos. J’ai retrouvé mes cris en ceux des Taos.

Depuis l’hommage rendu à Jean Amrouche à Ighil Ali en 2006 la Bibliothéque Nationale et certaines initiatives. Pensez-vous qu’il y a un regain d’intérêt pour cette famille exclue ?

ll Comme vous jeunes qui veulent se réapproprier toute la dimension culturelle algérienne. Ce n’est pas limité r aux Amrouche ou à d’autres. Il y a un regain d’intérêt parce qu’on le voyait pas (ur dyufra ara), on ne le voyait pas. Simplement les gens n’ont pas le courage. Si vous étiez toute à l’heure, ce sont des jeunes comme vous qui reprennent le flambeau. Donc, la génération charnière, il nous incombe de faire des journées comme celle de la Bibliothèque nationale à laquelle j’ai participé et celle d’Ighil Ali. Petit à petit, chacun d’entre nous, en apportant cette pierre, qu’on pourra construire une mémoire. Parce qu’on a été colonisés, il faut dire les choses telles qu’elles sont, notre mémoire se balade dans les musées, dans les coffres entre les pays des deux rives. Il faut ramasser cela de la bouche des gens, des archives. Et cela se passe aussi avec l’aide des transmettrices. Le danger avec cette société nouvelle, on risque de perdre le rôle des transmettrices. La femme kabyle a tout fait pour sa culture et je précise bien, je ne veux pas rentrer dans des clivages de la berbérité uniquement. C’est à l’échelle nationale à travers Alioune du sud, Laila Aichauoi, Nasraoui sétifien, toutes ces femmes qui racontent leurs vies a travers les chants, elle à tendance a ne plus transmettre ceci est une urgence. Quand vous parliez de regain, je pense que c’est à nous de créer le regain, mais il y a des jeunes dont les travaux sont des lumières. J’ai ramassé un CD qu’un jeune qui travaillait, passé à la TV ce matin (avant-hier) qui s’appelle Mostefa Lahsen dont personne ne savait. J’ai ramassé un C-D de la Chorale de Taos Amrouche à Ighil Ali

dont personne n’entend parler. J’ai été contacté par une jeune fille un mémoire de journalisme qui s’appelle Ait El Muhoub. Elle a contacté Flora car elle savait que Flora faisait des chants. J’ai été aussi contacté par des jeunes qui faisaient de l’ethnomusicologie. Il a étudié l’authenticité des chants de Taos. Il ya même des mémoires à Tizi Ouzou. Il y a aussi même une personne qui nous a écrit de l’université de Tizi Ouzou par email. Je lui avais donné ce que j’avais. Il ya des gens qui travaillent, mais il faut que quelqu’un soit là et des qu’ils entendent, il y a des connexions. A partir du moment où j’ai commencé à prendre comme si Mohand Ou M’hand mon bâton et dire que ces chants ne doivent pas se perdre

Comme les chants propres. D’ailleurs, Taos, il faut le mettre en exergue, elle a fait le tour de la Méditerranée; elle à chanté en espagnole les chants d’Alberca. Nos chants se perdent comme les chants corses qui ont été justement à cause du colonialisme mais sous le boisseau. C’est grâce aux jeunes, à l’université que ça commence à reprendre. J’espère qu’on connaitra des grands noms comme on a connu du raï qui est aussi une particularité du chant d’ichewiken de l’Oranie. Et qu’on arrête de dire que la music kabyle, ce n’est que dandiner, dandiner. Ce n’est pas que des voix électroniques, c’est plus riche. C’est tout les douleurs de nos mères, c’est toute notre culture. C’est le chant de la terre mère (yettireqen) qui jettent à là l’extérieures tout ses sensation, ses douleurs. Ces chants, on doit les exploiter. On a envoyé des jeunes en Kabylie pour récolter. Je suis sur un travail sur ses photos et autour d’un livre.

Les enregistrements de Taos Amrouche sont introuvables sur le marché national. Allez-vous vous investir dans ces enregistrements au même titre que les vôtres ?

ll Moi en perspective, c’est la production. Il faut dire la vérité. Les producteurs ne veulent pas de quelques choses qu’ils disent qu’il ne marche pas. Ils décident pour le peuple ou c’est le peuple qui décide ? Maintenant, c’est l’argent, c’est l’argent. Alors, on dit qu’il y a pas preneurs. On a plusieurs formes d’interprétation des ces chants. On peut les véhiculer dans les fêtes. Mais encore faut-t-il que les éditeurs nous laissent travailler comme on a envie de travailler. J’ai eu des propositions mais qui dénaturent. Donc, maintenant, on va essayez de nous produire nous mêmes comme on aime à le faire, c’est-à-dire comme dans l’âme de Taos. Déjà, on pourra le faire connaître, dans les productions à venir, dans le respect de ces chants. C’est-à-dire, dans l’universalité comme l’a fait Taos comme le Slam, maintenant un grand corps malade par exemple. Un grand corps malade interprète les Isefras de Si Mohand ou M’hand. On n’invente pas. C’est quel que chose qu’on porte en nous. Les Ichewiken, c’est des choses qu’on porte en nous. J’espère que, vous la presse, le relais. En ce qui me concerne, je vais travailler encore et me battre pour mon C-D pour rendre un hommage à Taos. Mais en ce qui concerne, l’Etat algérien, je n’ai pas arrêté de toquer à toutes les portes et même avec l’association d’Ighil Ali qui a très peu de moyens, on veut unir nos forces pour dans le cadre de la capitale arabe rééditer Taos. Aujourd’hui, il y a des gens qui veulent acheter. Ils ne peuvent pas. Le coffret existe à 42 euros en France. Donc, il y a des initiatives qu’il faut qu’on prenne officiellement. J ai même écrit à des conseilles du président de la République et on ma demandé encore de faire un courrier à la Culture pour que dans la cadre de cette année de la culture arabe, on prenne comme Iguerbouchène aussi ces chant de Taos. C’est bon la réconciliation avec ses enfants. Mais qu’elle ne fasse pas de ségrégation. Nous on est là pour que vive l’Algérie. Comme on s’est battu hier, on est la pour que vive l’Algérie et tous les Algériens surtout, je pleure pour la jeunesse, parce quand il m’a été demandé de traverser la pays, les jeunes sont les mêmes. Ils vous disent qu’on est là. Les cris de détresse sont les mêmes. On est là on veut faire, mais on n’a surtout pas les moyens. Alors, j’espère que qu’on va rendre un écho à ces montagnes. Aider -nous, les responsables. Aidez les jeunes dans toute la dimension culturelle. Ya Bourab ! (Bon de Dieu!), C’est la culture qui construit le pays. C’est la jeunesse qui va avoir la clé de ce pays. Et notre jeunesse est carrément perdue. Il ne faut que nos enfants n’aient à pas se suicider en mer ou qu’ils aillent se faire exploser sur des édifices. Il faut que nos enfant chantent et dansent. Il faut qu’ils aient des perspectives. Il y a une richesse incommensurable dans le domaine artistique, mais qui n’est pas exploité. Je vous invite vous aussi à être le relais de ces voix.

Enretien realisé par Nabila Belbachir

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