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L’ artiste célèbre la moins évoquée

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Ce «documentaire fiction» de 52 minutes est co-réalisé par Sami Allam et Ramdan Iftini, à partir du texte de Rachid Hamoudi et du scénario de Ramdan Iftini.

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Ce film, produit par la maison « Visual Impact », est mis en œuvre sous forme de portrait, présentant la vie de la défunte, depuis sa naissance en 1924, jusqu’à sa mort, en 1981.

L’équipe cinématographique de cette boite de production privée, rapporte dans le détail le vécu de la chanteuse, « au destin tragique et romanesque, souvent comparé à celui d’Edith Piaf ».

Un travail de recherche minutieux a été effectué, à partir d’archives filmique et journalistique pour rapporter, dans l’exactitude des images témoignant du reçu de H’nifa.

La figure emblématique de la chanson kabyle se fait, aujourd’hui, évoquer, par le septième art, dans un scénario inspiré de faits réels. Victime de la misère et surtout de vexations mais insoumise, elle se bat jusqu’au dernier souffle, bien qu’elle souffre de sa maladie.

Cette dame dont le nom figure dans le répertoire culturel et artistique contemporain de l’Algérie, devient célèbre grâce à sa voix particulière qui oxygène la radio, dans les années 1950, mais aussi, grâce au ton et aux thèmes qu’elle interprète, entre autre, son célèbre titre autobiographique, Maci D Leghna. Hnifa rallume une vie éteinte, dans chaque chanson pour parler, « des amours impossibles, l’exil, le sien et celui des autres et la mal vie ». Le documentaire présente de nombreuses figures artistiques connues et qui ont eu un rapport avec l’artiste, dans différentes époques et situations, développées depuis la guerre de Libération nationale, jusqu’au années 70, tels M’hamed El Anka, Ait Ouchen avec Igherbouchen et Taboudoucht avec Issiakhem et El Hadj M’rizek.

Selon la recherche réalisée par l’équipe cinématographique à partir d’archives, Hnifa n’était jamais évoquée, dans les années mentionnées ci-dessus, jusqu’à sa disparition, en 1981.

L’histoire de, Hnifa, une vie brûlée, commence dans les années 30 où sa famille quitte son village natal, d’Ighil Mehni en Kabylie pour s’installer à la Casbah d’Alger. Un lieu qui est occupé, selon le synopsis du film, par la majorité des villageois, chassés par la pauvreté. « Cette vie ne durera pas longtemps, puisque la famille de Hnifa ne tardera pas à rejoindre le village natal. A 18 ans, son père la marie avec un ami du village voisin. Une union qui ne durera pas, puisque, Hnifa ne restera guère avec ce mari, jaloux, possessif et violent. Elle retourne chez elle, où elle trouve ses parents, également séparés », rapport le scénario.

Hnifa retourne à nouveau, habiter à Alger avec sa mère et se remarie, par la suite. La nouvelle union est également menacée par un divorce. Elle reste à Alger et travaille, comme femme de ménage afin d’assurer les besoins de sa mère et de sa fille, née de son deuxième époux. Le film montre aussi cette période qui permet à H’nifa de franchir la porte de la scène artistique. Après qu’elle ait quitté le domicile conjugal, Hnifa partage le loyer avec la chanteuse Chrifa, une baraque au bidonville à Salembier. Chrifa qui l’écoutait chanter et qui restait éblouie pas sa voix, lui propose de se produire à la radio mais Hnifa reste indécise car, en cette époque le métier de chanteuse était mal vu. Elle finit par tenter l’expérience, finalement, ses premiers pas à la radio, dans les années 50, auprès de nombreuses chanteuses comme Chrifa, Zina, Ounissa et bien d’autres puis elle part en France en 1956 avec son ami Mustapha Hasni et poursuit sa carrière en compagnie de Taleb Rabah, Bahia Farah, Akli Yahiatène, Missoum, Kamel Hammadi et bien d’autres. Ce voyage l’emmène à parfaire son parcours, et active au sein de la fédération de France du FLN. Grâce à Kamel Hamadi, Hnifa enregistre ses premières chansons qui se veulent triomphales dont, Ma tebghidh Ad Amnegal, Ay aqcic, A Zher-iw anda tenzidh, Dharay iw, mais surtout sa chanson autobiographique, Maci D Leghna.

Le documentaire est conçu, aussi à base d’images d’archives à partir des années 1920, montrant les rues d’Alger, des villages en Kabylie, dont Ighil Mehni, ainsi que des rues à Paris.

Des évènements de la colonisation, l’émigration, la création de la chaîne de radio d’expression kabyle sont réunis, aussi dans l’œuvre.

Hnifa s’éteint le 23 septembre 1981 dans un hôpital en France. Son corps reste plus d’un mois dans la morgue avant qu’elle soit enterrée dans un cimetière de la banlieue parisienne. Sa dépouille est exhumée un mois plus tard par sa fille avec l’aide de Kamel Hammadi et Sliman Azem. Elle repose au cimetière El Alia, à Alger.

Fazila Boulahbal

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