Hamid Abdoun reviendra cette semaine à Amizour

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La ville d’Amizour ouvrira ses portes, à partir d’aujourd’hui, aux poètes lesquels s’exprimeront durant trois jours devant un public qui certainement va apprécier et goûter à la saveur de la poésie, un art qui exalte les sensations et les émotions. Cette manifestation, une première initiée par la Ligue communale des activités culturelles des jeunes d’Amizour, avec le concours de l’APC et de la Direction de la culture de Béjaïa se veut un hommage, à titre posthume, à un artiste pluridisciplinaire professionnel, un enfant de ce patelin, lequel a consacré un demi-siècle de sa vie à l’art et à la culture purement algériens : Mohand Abdoun dit Hamid est un artiste-peintre autodidacte né le 11 octobre 1924 à Amizour. Il a laissé derrière lui un trésor de poèmes exprimés dans la langue de Molière et aussi des tableaux de peinture évoquant par leurs couleurs, la lutte armée de Libération nationale, l’exil et la nostalgie du pays. Abdoun est venu à la peinture en 1959 “accidentellement” puisque se trouvant en cure dans un sanatorium en France, il tentait de “tuer” le temps en dessinant grossièrement avec des crayons de couleur. Encouragé par des peintres professionnels, il s’adonnera pleinement à cet art, il fera une première exposition à Paris dans un café algérien en 1962 pour célébrer l’Indépendance de son pays qu’il retrouvera la même année avec une autre série de peintures intitulée la Série bleue dans laquelle il parle de l’émigration. Du style “naïf” il passe à “l’abstrait”, ses toiles, tout comme ses vers sont un mélange de chagrin et d’espoir cohabitant. Abdoun fait partie du groupe de peintres avant-gardistes “Aouchem” créé en mars 1967, à côté des Baya, Zerarti, Martinez, Saidani et autres Mesli. Abdoun a exposé dans plusieurs wilaya du pays comme en témoigne son press book précieusement conservé par sa fille. Son seul passage dans sa ville natale était en janvier 1993 où il a exposé lors de la célébration de la bataille d’Amacine. Une décennie après sa mort, un festival de poésie est dédié à sa mémoire et permettra donc à la nouvelle génération de découvrir ses planches exposées au Centre culturel Malek-Bouguermouh où se tiendra cette manifestation qui regroupera quelque 30 poètes pour ce concours artistique.

Nadir Touati

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