Ali Amran enflamme la salle

Partager

«C’est avec une grande joie que je reviens ici parmi vous, à la maison de la Culture Mouloud Mammeri (…) avec mes musiciens, nous tenterons de vous bercer et de vous payer un voyage à travers la musique universelle.»

Sous un tonnerre d’applaudissements et de cris de joie, en guise de bienvenue, le chanteur Ali Amran est entré sur scène. Il chante pour la première fois son dernier album intitulé «Tidyanin», dans la soirée du dimanche 26 mai, à la salle de spectacle de la maison de la culture Mouloud Mammeri. La salle et le balcon étaient archipleins et de nombreux spectateurs sont restés debout faute de places. Ce dernier album, le 5e, est sorti le 5 octobre 2019. Il comprend onze chansons. Enfant du bercail et fier montagnard, il a su bercer ses fans avec la musique universelle. Une musique sans frontières.

Ali Amran contribue de cette façon à promouvoir le patrimoine culturel de la région, en particulier, et algérien, en général. Il n’a pas omis de rappeler l’espoir véhiculé par le mouvement populaire «hirak», qui lui rappelle également les évènements d’avril 1980 du mouvement berbère. Etudiant à l’époque, il en sait quelque chose. Comme son nom l’indique, le rock est un genre anglo-saxon connu de par le monde. D’ailleurs, ses musiciens n’ont pas lésiné sur les moyens, avec un matériel à haute percussion, pour offrir au public un concert de haute facture. Ça résonnait partout.

Le chanteur a alors allié sa voix charmeuse à cette musique, qui a emporté les jeunes vers d’autres contrées et les a fait rêver. Le chanteur exprime les sentiments de ses semblables, eux qui n’ont pas pu quitter le pays pour se forger et voir l’évolution des peuples. «Aken tebhigh» – «Arakin ilabhar » traite la séparation dans la souffrance l’un de l’autre. Le chanteur puise dans ses souvenirs avec «Anda-tent tgeldiwin n zik», tout en regrettant ce que les ancêtres avaient édifié et qui fut emporté par le vent. «Achimi», c’est la question que se pose tout individu, qui n’arrive pas à concrétiser ses objectifs, car le chemin est long et truffé d’embûches.

On ne se retrouve alors plus et on ne fait que tourner dans «Tazla bussan». Si ce patrimoine n’est pas préservé, il va disparaître. La piste était pleine de jeunes des deux sexes pour des tours de danse effrénées. En plein concert, Ali Amran annonce que la JSK vient de marquer son premier but. Applaudissements et cris fusent dans la salle, mais les esprits étaient à Constantine. Ali Amran n’omet pas de rendre hommage à la femme «Anfass i thouzyint». Les jeunes ont alors de nouveau investi la piste de danse, alors dansaient sur place. Le mélange d’anciennes et de nouvelles chansons d’Ali Amran a fait le charme de cette soirée.

«Celui que tu penses», une chanson avec laquelle notre artiste a voulu gratifier les spectateurs, notamment les jeunes. Elle a été chantée en français et en anglais. Un autre hommage a été rendu au rebelle Matoub Lounes, qui avait laissé un message d’espoir derrière lui et dont la jeunesse est consciente. Il est à signaler qu’un deuxième spectacle est prévu pour le lundi 27 mai 2019. Le chanteur sera également en concert le 5 juillet 2019 à Amiens, au festival «Voyage au cœur de l’été».

En marge de ce grand spectacle, nous nous sommes approchés de la directrice de la culture, Mlle Nabila Goumeziane, qui déclare : «Nous sommes heureux de recevoir le grand artiste Ali Amran pour deux soirées consécutives, au niveau de la maison de la Culture Mouloud Mammeri, et ce dans le cadre des soirées ramadhanesques, car nous avons constaté qu’il est adulé par la population de Tizi-Ouzou. C’est un artiste de tous les âges et de tous les genres.» Le «rock man» a produit son deuxième spectacle, hier, au même endroit, à la même heure et avec la même hargne, que ce soit chez l’artiste ou ses fans.

M. A. T.

Partager