Engouement des artistes

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Une journée de réflexion sur l’art et la culture a été organisée, samedi dernier, par le comité des fêtes de la commune d’Akbou. Cette journée à laquelle avait pris part un peu plus d’une soixantaine d’artistes de divers horizons et branches avait pour objectif, selon le prospectus du programme, de transformer en actes toutes les propositions et points de vue exprimés lors de la rencontre préliminaire tenue une semaine auparavant. Rencontré juste avant l’entame des travaux, M. Djadda Laâziz, président du comité, a avoué : «Pour être sincère avec vous, nous avons été surpris par le nombre d’artistes auquel nous ne nous attendions pas.

Ce geste d’approbation émanant de ces artistes (hommes et femmes) est en soi un signe avant-coureur de la folle envie de tout un chacun à ne trahir une opportunité aussi louable». Les travaux qui devaient débuter à 9h30 n’avaient commencé qu’aux environs de 10h30. Ce retard, selon un membre du comité, serait dû au fait que des artistes ayant annoncé leur arrivée n’étaient pas encore sur le site. Plusieurs branches artistiques ont été annoncées au cours de la séance inaugurale. Les travaux d’ateliers ont, donc, démarré avec un retard d’une heure.

Après un peu moins de trois heures d’échanges et de réflexions, les membres constituants les ateliers ont remis les comptes rendus des notions abordées et des activités susceptibles d’être engagées dans le cadre de l’animation inscrite dans le programme arrêté par le comité des fêtes. Ce qui a attiré notre attention, c’était l’absence de l’art culinaire pourtant très sollicité dans cette région de la basse Soummam. Parmi les artistes présents, plusieurs traînent derrière eux de nombreuses années d’expérience et de savoir-faire aussi bien dans le cinéma, le théâtre ou encore dans la caricature et les arts plastiques.

Sur ce volet, M. Mouloud Benaicha, ex-artiste et professeur de musique à la retraite, précise : «Ce qui a sans doute injecté dans l’âme même de ce rendez-vous artistique les ingrédients d’une réussite incontestable c’est la qualité et la maturité que j’ai pu déceler dans la plupart des participants. Cela me réjouit énormément.» La grande salle où se sont déroulés les travaux de cette rencontre était pleine à craquer. Des femmes âgées issues du groupe «Ourar El Khallath» étaient également là et nous ont même gratifié de quelques morceaux qui auraient fait pleurer plus d’un.

Côté organisation, nous devons dire sans risque de nous tromper que ce volet a été lui aussi artistiquement exécuté par des jeunes filles et garçons, dont la plupart exerçaient dans le cadre de l’ANEM. Il est à préciser qu’au-delà des programmes quotidiens que chaque commission se devrait d’honorer, des cycles de formations pour des jeunes passionnés dans l’art, y sont toutefois intégrés. «La plupart de nos artistes sont aujourd’hui à la retraite. Certains sont épuisés, d’autres atteints de maladies.

Pour prétendre à une persévérance et assurer une relève en mesure de prendre le relais et combattre le vide culturel et artistique, il faudrait bien que des jeunes s’y mettent», dira M. Chabane Larbi. Ce qu’il faudrait souligner au passage, c’est surtout ce climat harmonieux qui a régné durant toute la journée. Cette rencontre a permis aux uns et aux autres, particulièrement les jeunes, de se connaître, de se concerter pour mieux avancer et par là, améliorer leurs capacités artistiques.

Pour rappel, la ville d’Akbou qui a de tous temps été cette pépinière inestimable pour avoir été ce lieu de prédilection pour des artistes de renom où de grandes rencontres de divers arts s’y tenaient. Aujourd’hui, pour reprendre les termes d’un ex-professeur de musique, visiblement satisfait de cet événement culturel : «Akbou a vécu un véritable drame culturel. On a totalement oublié ce volet et on s’est beaucoup occupé de la politique. Aujourd’hui, j’ai la chaire de poule. Akbou vient de renaître grâce aux acteurs et initiateurs de cet événement qui a permis de nous remettre sur la scène. Ce genre de rencontres doit impérativement refaire surface, si l’on voudrait ressusciter notre art et par là même éviter à notre patrimoine culturel et artistique de s’engouffrer dans les nuits des ténèbres.»

H. B.

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