Hommage à Bacha Boukhalfa

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Dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la radio, qui coïncide avec le 13 février, la Bibliothèque principale de lecture publique de Tizi Ouzou a abrité, jeudi, une rencontre littéraire avec Bacha Boukhalfa.

L’ancien animateur à la Chaîne II des années 1940 de l’émission «Souvenirs de la radio kabyle» avait aussi, à l’occasion, un livre «Chafawat n’radio n’teqvaylit», à présenter.

L’émotion était à son paroxysme dans la salle de conférence de la Bibliothèque principale de lecture publique, en présence d’anciens de la radio, d’hommes et de femmes, qui n’ont pas pu retenir leurs larmes, au cours de ces retrouvailles après plusieurs années de séparation.

Ainsi, ils étaient très nombreux à s’être déplacés à Tizi Ouzou pour apporter leurs précieux témoignages et marquer la Journée mondiale de la radio. Celle-ci a donc été mise à profit pour rendre un vibrant hommage à l’un des pionniers de la Chaîne II Bacha Boukhalfa et présenter son dernier livre.

Une pléiade d’animatrices et d’animateurs entrés à la radio pour la plupart durant l’enfance et ayant travaillé pendant de très longues années et dans de dures conditions, avant et après la Révolution, étaient également là.

Il était question, entre autres, de Djida Thamechtouht, Djamila Bouguermouh, Madjid Bali, Saïd Zanoun, Mohamed Guerfi, Sid-Ali Naït Kaci, Belkacem Messaoudi, Mariche… Il faut souligner que tous les témoignages ont arraché des larmes et des applaudissements à plus d’un dans la salle.

Pour rappel, les pionniers de la radio, qui ne sont plus de ce monde pour la plupart, l’avaient intégré grâce à Mme Lafarge, très citée au cours de cette célébration et que les intervenants n’ont pas manqué de combler d’hommages.

Une femme qui était très aimée et très estimée par tout le monde. Ainsi, trois femmes ont découvert l’univers de la radio grâce à elle, en l’occurrence L’la Yamina, Djida Thamechtouht et Chérifa. Le groupe a grandi avec l’arrivée de Hnifa, Slimane Azem, Cheikh Nourdine, Zerrouki Allaoua, Mohamed Iguerbouchène, Ferhat Oumalou, Mohamed Hilmi… Djida était la plus jeune et n’avait que quatre ans à l’époque.

«Mme Lafarge a joué un grand rôle dans l’évolution de cette radio qui était notre maison et dans laquelle nous avions été formées et éduquées», a-t-elle précisé. Quant à Mohamed Guerfi, il a confié que «cette rencontre a permis de renforcer les liens. C’est une nouvelle naissance.»

Mme Bouguermouh a affirmé, pour sa part : «C’est une nouvelle famille que j’ai trouvé à la radio. Boukhalfa m’a beaucoup aidée.» Et Madjid Bali d’enchaîner : «On utilisait la langue kabyle pour faire passer des messages aux maquisards avec des transmissions musicales.»

Bacha Boukhalfa est ensuite intervenu pour lancer avec regret : «Malheureusement, nous n’avons pas pu transmettre ce que nous avons appris des anciens, aux futures générations. C’est regrettable !» Et d’ajouter : «Je remercie les organisateurs pour cet hommage qui me va droit au cœur. J’en ai profité pour présenter mon livre «Chafawat n’radio n’teqvaylit.»

Dans son livre, l’auteur a rassemblé une trentaine de témoignages de femmes et d’hommes, dont ceux de Lalla Yamina (1920), Cheikh Nourdine (1938), Amar Ouyakoub, Malek Ouary (943)…

Boukhalfa a expliqué concernant ces témoignages : «Ces gens m’ont parlé de leur passage à la radio et de leurs expériences. C’est un ouvrage qui servira d’archive au département de tamazight de l’université Mouloud Mammeri. Ce sera un fonds documentaire tant à Tizi Ouzou qu’à Alger.

Takfarinas Naït Chabane, universitaire, préparant son doctorat, a collaboré avec moi pour que ce livre puisse naître, en quarante-trois séances de trois heures de travail. De 150 pages au départ, il est passé à 291 pages. Il est écrit en tamazight et sorti aux éditions Frantz-Fanon, juin 2019. Enfin, cette journée s’est poursuivie avec la vente dédicace du livre disponible au prix de 800 DA.

M A Tadjer

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