«Je suis venu à la radio par militantisme…»

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Ancien animateur radio durant les années 1970, 1980 et 1990, Ali Necib est un universitaire diplômé de la Faculté d’Alger. En plus de son passage à la radio, il a été correcteur dans divers organes de presse et a également occupé des postes dans divers organismes à caractère économique. Ses envolées lyriques pleines d’entrain et d’engagement dans un style radiophonique des plus plaisants faisait le bonheur des auditeurs de la Chaîne II durant ces années, où le moindre mot passé à l’antenne était décrypté. «Je suis avant tout venu à la radio par militantisme pour défendre la cause identitaire.

Mon ambition était de prouver qu’en Kabylie, on pouvait aussi produire une animation radiophonique digne de ce qui était fait ailleurs. J’avais même établi un véritable plan d’action sans avoir jamais fait de formation ni de stage en radio, seuls la volonté et l’immense désir de rénover l’antenne kabyle me motivait», dira Ali Necib. Et d’ajouter : «Il fallait créer un lien presque personnalisé avec l’auditeur, en parlant à l’antenne, comme s’il était un interlocuteur direct.» Necib commentait, notamment, les chansons qui étaient diffusées, en leur donnant une profondeur politique et sociale. «J’avais introduit des néologismes berbères nouvellement mis à la conscience populaire, ce qui m’avait, à l’époque, coûté mon poste.

J’ai été licencié et ma réintégration a pu se faire grâce à la vox-populi, notamment les nombreuses lettres des éditeurs qui ont été adressées à la radio». Ali Necib garde un vif souvenir du regretté Rachid Meziane, «un véritable homme de radio, un chercheur fouineur, toujours en quête de perfection», se souvient-il. Aujourd’hui, Ali a pris son bâton de pèlerin pour composer des bouquets de poésie, en langues française et amazighe, dans un style élaboré et avec une touche poétique qui sort de l’ordinaire. «Je suis revenu présentement aux passions de ma tendre jeunesse, qui sont la poésie et l’écriture.

J’ambitionne de traiter les spectres sociopolitique et socio-historique ayant changé la définition anthropologique, historique et géographique de l’identité algérienne, au point de lui donner une définition politique, en fonction des affinités idéologiques des uns et des autres», a-t-il souligné. Dans ce sillage, il compte, notamment, dès la fin du mois de Ramadhan, éditer son premier livre de poésie, en attendant d’autres publications en chantier. A propos de sa poésie, Necib précisera : «Dans ma poésie, je traite les sujets structurés dans mon esprit, en fonction des représentations mentales qui forment les bataillons prioritaires de ce qui motive mes préoccupations. La poésie est un mode d’expression très esthétique, agréable à l’écoute et qui permet d’exprimer des idées de tout ordre.»

Sonia Illoul

Extraits de poèmes

La chose

L’ardent désir d’écrire

Aux alentours de mes désirs

N’est point luisant sans la chose

Qui voltige sans coup férir

Au gré des vents qui soupirent

La ligne du trait noir se métamorphose

Se libère du noir de cire…

Le nouveau vent

Merci peuple venteux !

Pris pour galaxie amorphe

De tes espaces étendus

Le trophée que tu offres

Est cause très entendue

Sortie en lambeaux des coffres

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