Kamel Abdat retrouve son public

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Le passage de l’humoriste Kamel Abdat était très attendu par ses nombreux fans au théâtre régional Kateb Yacine. L’humoriste, très apprécié du public de Tizi-Ouzou, s’est produit dans la soirée du mercredi dernier au théâtre régional Kateb Yacine. «Made in Algéria» est le titre de son spectacle qui aura duré plus de deux heures et demie. À son apparition sur scène vers 22h30 mn, il a été accueilli par un tonnerre d’applaudissements comme pour lui souhaiter la bienvenue. Et de répondre : «Azul fellawen.

Saha fathour n’wen. Je suis très content de me retrouver avec vous pour un spectacle qui vous plaira j’espère. Tizi-Ouzou en connaît beaucoup de choses dans ce domaine». «Made in Algéria» débute par une nouveauté de l’humoriste qui n’est pas en marge de ce qui se passe actuellement dans le pays. Kamel Abdat fait du hirak son point de repère : «Il y a beaucoup de choses à dire car les cumuls sont énormes. Les charges et les interdits, difficilement supportés par les Algériens, sont trop lourds.

A voir ces jeunes, comme nous, comme vous, convaincus de la situation et déçus par tout ce que vous et nous endurons, ça pèse lourd.» Et de scander «Pouvoir assassin !» La vie politique n’est pas exclue aussi du programme de l’humoriste. «Il y a un éveil des consciences et c’est tant mieux pour nous Algériennes et Algériens. Il faut se réveiller justement.» Le sommeil a été trop long et ceux qui ne ferment pas l’œil ne sont plus quarante, mais beaucoup plus. Ce mouvement populaire et pacifique nous a permis de relever la tête : «C’est la première fois que nous nous sentons fiers d’être Algériens. Entendre que ceux qui ont volé, triché, menti sont en prison, relève de la fiction», a-t-il souligné.

L’humoriste passe à un autre tableau celui de la langue, l’identité que «personne ne doit négliger. Surtout ne parlez pas de Naïma Salhi ! Ça ne vaut pas la peine !» Décontracté, comme à son habitude, Kamel Abdat passe d’un sujet à un autre sans discontinuer. Il relate la décennie noire, l’austérité d’Ahmed Ouyahia, la voiture Symbol… autant de périodes et d’étapes «étudiées» pour faire croire que tout va mal ou pour dire que l’économie du pays est relancée. Kamel Abdat s’étale sur le thème de l’amour, sujet qui préoccupe les jeunes et qui constitue «un problème dans notre société qui n’arrive pas à changer les mentalités».

Pour l’humoriste, les messages de son spectacle sont très nombreux : «L’amour, la fraternité, l’union, la lutte commune et l’espoir qui doit constamment s’ancrer dans les esprits des gens. La lecture du spectacle est différente d’un individu à l’autre. Quand le public rit et applaudit, je sens que le message est passé et cela me réconforte franchement», dira Kamel Abdat, faisant savoir que des spectacles sont programmés au Canada et d’autres en France et en Algérie. «Je veux convaincre encore davantage le monde sur le pacifisme du mouvement et gommer la mauvaise image que les Algériens ont à l’extérieur», dira-t-il.

M A Tadjer

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