Mohand-Akli Kirèche de retour

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Quitter la scène définitivement ne réussit pas à tout le monde. Quelque chose continue à attirer l’artiste. Il a beau résister, il finit toujours par céder à la tentation. C’est le cas de Mohand-Akli Kirèche.

La Dépêche de Kabylie : Parlez-nous de vous, de votre vie, votre passion…

Mohand-Akli Krireche : J’ai passé toute une vie à l’éducation nationale comme professeur de langue française au collège, de 1982 jusqu’en 2014, année de mon départ à la retraite avec le sentiment d’avoir accompli ma mission convenablement. Mais adolescent déjà, vers l’âge de douze ans, avec des copains du village, nous écumions les fêtes des villages, écoutant et appréciant les œuvres des artistes, notamment le chanteur Said Tazibt, que nous appréciions beaucoup. Nous le suivions dans tous ses déplacements et étions impatients de le retrouver la fête suivante. C’est ainsi que je m’imprégnai de l’art musical au fil du temps.

Avez-vous souvenir de votre première chanson ?

Et comment! C’est suite à un drame survenu dans la région (Une séparation qui tourna à la tragédie, je tairai les noms du village et la famille). J’en fus complètement bouleversé, les paroles tombaient comme une averse. J’ai d’abord composé un poème que j’ai intitulé «Athavrats ayen» (Pourquoi ô missive ?), que j’ai transformé en chanson, ma première, en 1978/79 alors que j’étais étudiant à l’université. Je la chantais dans ma chambre et cela a plu à mes compagnons.

Quel est votre style de musique ?

Je ne saurais vous le dire, je n’ai fréquenté ni école de musique, ni conservatoire. J’ai appris et me suis formé dans le tas. Mais je dirais tout de même du folklore, du mayali et le mode Rasd que les connaisseurs ont relevés. Mon style fut apprécié du chanteur Hamid Médjahed, lors de mon passage à la chaîne 2. J’enregistrai mon premier album « Athavrats ayen » en 1985/86 aux éditions Star à Tizi Ouzou. Elle comprend huit chansons dont le titre éponyme ; «Ar u taxi thouli» ; «Aya ma3vouniw» et «Afus ayarac»…

Là, vous signez votre retour ?

Oui ! Je remercie tous ceux qui m’ont aidé, orienté et encouragé. Sur le net, j’ai publié deux de mes anciennes chansons et j’ai reçu un déluge d’encouragements. Ce qui m’a encouragé à revenir et j’espère ne pas décevoir mes fans. En 2014, avec la retraite, j’eus plus de temps et c’est ainsi que j’ai fait rééditer ma cassette en CD. En 2020 sortira un album de neuf chansons inédites dont : Harraga – Normal ayahviv – Ariyid Awal – Imzanes (Proverbes) – Tadukli melmi – Avrid n’lycée- Thairi ouwaz3i (l’amour impossible)- Neragu tafat et Adhu n’tleli, allusion faite à l’actualité que vit le pays.

Entretien réalisé par M. A. Tadjer.

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