«Redonner vie aux cinémathèques algériennes»

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Après sa nomination à la tête de la cinémathèque algérienne, Salim Aggar est pour ainsi dire, «dans son élément».

Dans sa déclaration à la dépêche de Kabylie, ce passionné du cinéma nous fait part des défis qui l’attendent. «J’espère redonner vie à cette cinémathèque qui est l’une des plus importantes au monde et probablement la première d’Afrique. Avec le soutien du ministère de la Culture, des cinéastes, des cinéphiles et des artistes, nous allons reconstruire ensemble toutes les cinémathèques. 10 salles activent actuellement et 20 qu’on doit ré ouvrir incessamment, une fois des petits problèmes réglés. On va essayer de redonner de l’animation notamment à la cinémathèque de Tizi-Ouzou et à celle de Béjaïa qui sont les plus importantes et les plus animées de la scène culturelle. On va relancer également les autres qui ont des difficultés administratives ou architecturales (problèmes d’étanchéité…etc.) L’autre grand challenge est de sauvegarde le patrimoine filmique et cinématographique de la cinémathèque qui est l’un des plus importants au monde, de relancer des cinés club, de réserver l’espace aux jeunes aussi et d’organiser souvent des cycles de grands réalisateurs et des hommages aux cinéastes disparus». Pour rappel, le journaliste, critique de cinéma et réalisateur Salim Aggar a été installé mercredi dernier par le ministre de la Culture à la tête de la cinémathèque algérienne en remplacement de Lyes Semiane, parti en retraite. Diplômé en lettres françaises, Salim Aggar a passé l’essentiel de sa carrière entre le cinéma et la presse. En 1989, il fait ses débuts de réalisateur en signant son premier court-métrage en super 8 à l’âge de 21 ans, intitulé «Dieu a fait la montagne et l’homme a fait la ville». Il réalisera ensuite plusieurs autres courts-métrages dans le même format dont le plus prolifique demeure un documentaire sur les enfants et la guerre intitulé «Soldat à 13 ans». Elu président de l’Association «A nous les écrans» en 2002, il se consacra à la promotion du court métrage et le jeune cinéma, en organisant des ciné-clubs. Il a créé en 2009, le premier site dédié au cinéma Algérien www.anous lesecrans.com, et lança à la même période les Journées Cinématographiques d’Alger (JCA), le premier festival de cinéma installé dans la capitale algérienne et qui est devenu le rendez-vous incontournable pour le court métrage et le documentaire en Algérie. En 2001, Aggar entamera avec brio une carrière de réalisateur de documentaires, dont la majorité est consacrée au cinéma. Il réalisa en 2007 «Ça tourne à Alger», qui montre les difficultés des cinéastes algériens durant la période du terrorisme et qui fut présenté dans plusieurs festivals dans le monde. Entre-temps, il a réalisé un deuxième documentaire intitulé «Paroles d’un prisonnier français de l’ALN», sur le témoignage d’un prisonnier français de la guerre d’Algérie. Ce documentaire produit par l’ENTV a été présenté au forum des images de Paris en 2012 et sélectionné dans plusieurs festivals : Amiens, au Prix méditerranéen du reportage et documentaire de Marseille en 2010, aux rencontres sur l’histoire et les archives de Ciné-mémoire de Marseille et aux rencontres cinématographiques internationales Henri Langlois à Paris en 2012. Toujours passionné de cinéma, il réalisa un documentaire unique sur les relations entre le célèbre cinéaste égyptien Youssef Chahine et l’Algérie «Chahine, l’Algérie et le cinéma». En 2018, il a réalisé pour le compte de l’ENTV son dernier documentaire «L’histoire du film la bataille d’Alger» où il a retrouvé, 50 ans après, les principaux acteurs du film de Gillo Pontecorvo. Enfin, le dernier documentaire en montage consacré au cinéma algérien et à la révolution intitulé «La caméra et le fusil» est en cours de finalisation et sera présenté en 2019.

Sonia Illoul.

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