Les paysans de la partie basse de la vallée du Sahel ont entamé le week-end dernier la campagne de fenaison, dont la récolte est jugée satisfaisante. C’est un véritable branle-bas de combat et une intense effervescence qui se sont emparés des agriculteurs de la région. Cette campagne étant de courte durée, les paysans sont engagés dans une course contre la montre pour la finaliser avant toute altération des récoltes et des semences. En effet, les semences du foin et autres fourrages sont extrêmement fragiles et ne résistent pas longtemps à la chaleur.
Sachant que les semences perdent leurs grains nutritifs dès l’assèchement complet, les fourrages doivent être fauchées à l’état vert pour préserver ces grains qui assurent au cheptel un aliment complet. L’effervescence s’explique aussi par la rareté et surtout la cherté de la location des faucheuses tractées et des botteleuses. Des coûts estimés à 1 700 DA l’heure pour la faucheuse et 70 DA la botte de 30 kg pour la botteleuse. Au vu de ces honoraires, les paysans préfèrent se retrousser les manches et travailler manuellement, comme au bon vieux temps, à l’aide faux manuelles. Ceux qui ont les moyens recourent aussi aux services des ouvriers spécialisés, payés à la tâche et non à la journée.
Les fellahs s’empressent aussi de finir leurs travaux par crainte du retour des perturbations climatiques qui risquent d’altérer le foin. Il ne suffirait que d’une seule averse pour déclencher le processus de moisissure et de pourrissement des récoltes. Aussi, le foin fauché doit être immédiatement bottelé et engrangé ou recouvert d’une bâche pour ceux qui n’ont pas de hangars où le mettre à l’abri. Il est utile de noter enfin que cette année le prix du foin semé varie entre 300 et 500 DA la botte de 30 kg, selon l’espèce de semence, qui en compte plusieurs variétés. Le prix est jugé abordable et s’explique par la disponibilité des récoltes. A préciser que durant certaines saisons marquées par la sécheresse, la botte se négociait à hauteur de 600 DA, voire plus.
Oulaid Soualah