La quasi-majorité des espaces verts qui existent à travers la ville de Bouira sont dans un triste état. En effet, l’insalubrité et l’absence d’entretien offrent un piètre visage de cette verdure, devenue jaune et décrépie. La multitude de ronds-points et autres sens giratoires implantés aux quatre coins de la ville sont également enlaidis par des espaces verts non entretenus et servant de dépotoirs. Quant aux haies devant embellir les ronds-points, le gazon et les quelques rosiers qu’on y trouve ne connaissent ni taille ni tonte. Pis encore, gobelets jetables, canettes, bouteilles en plastique et sachets noirs envahissent les lieux. La gelée matinale et le manque d’eau ont achevé la verdure, entièrement jaunie par les conditions climatiques peu favorables de cet hiver.
Auprès des citoyens de la ville de Bouira, l’incivisme est certes décrié mais aussi l’absence d’opérations d’entretien de la part des pouvoirs publics. Il en est de même pour les édifices publics, qui disposent de jardins. Ces derniers sont dans un piteux état, en l’absence d’entreprises chargées de leur entretien. D’ailleurs, il n’est pas rare de voir à la place d’un jardin verdoyant, des arbres non taillés depuis des années, des branches mortes qui menacent de tomber sans parler des mauvaises herbes qui les envahissent. A noter que seul le jardin public «Si El-Haouès» du centre-ville a échappé à la détérioration, après sa récente réhabilitation. Il faut dire que pour cet espace vert, la nonchalance des pouvoirs publics a duré de longues années, avant qu’une enveloppe soit débloquée pour sa réhabilitation. Quant aux nombreux bâtiments neufs, livrés récemment, leurs espaces verts ne sont, pour le moment, pas encore dégradés, alors que pour ceux des anciens quartiers, la verdure n’est plus qu’un mauvais souvenir.
«Tant qu’il n’y aura pas d’entente entre les habitants, les espaces verts ne subsisteront pas. Du moment que des citoyens balancent toujours leurs sacs d’ordures des fenêtres et que d’autres considèrent ces espaces comme un point de collecte des déchets ménagers, la verdure disparaîtra. Il faut que les résidents des différents quartiers respectent leur environnement et inculquant des valeurs aux générations futures. C’est ainsi qu’on pourra gagner la bataille contre l’incivisme», a estimé un habitant de la ville de Bouira.
Hafidh B.

