Si les dernières pluies tombées avaient causé quelques petits dégâts au réseau routier avec de petits éboulements sans gravité sur la RN25, toutefois elles ont été très bien accueillies par les agriculteurs qui craignaient déjà la sécheresse.
En effet, la quantité d’eau est suffisante pour redonner vie à certaines cultures agricoles déjà affectées par plus d’un mois et demi de soleil, notamment les petits potagers dans les zones montagneuses, telles la laitue, les petits pois et les fèves. Par contre, dans la plaine, ce sont les céréaliculteurs qui commençaient déjà à sentir les effets de cette période sans pluie. «Dans mon jardin, j’ai remarqué que le carré de fèves était sérieusement touché par le soleil.
D’ailleurs, certains plants sont fanés. Peut être, avec ces dernières pluies, l’espoir est toujours permis de les revoir ravivés», dira un jeune agriculteur d’Ichoukrène. Dans la vallée, les tiges de blés n’ont pas vraiment grandi. «Certes il a beaucoup plu en janvier, mais durant le mois de février et jusqu’à la mi-mars, toute l’eau emmagasinée par la terre a été absorbée. Il était, donc, temps.
Dieu merci, les pluies sont arrivées au bon moment. D’ailleurs, déjà, nous ressentons les bienfaits de ces pluies. Tout est vert. C’est un grand plaisir. Maintenant, il faut passer à autre chose, notamment le désherbage des champs», soulignera un céréaliculteur de Draâ Sachem, accosté devant son champ.
La région de Draâ El-Mizan jusqu’à Tizi-Gheniff est purement à vocation céréalière avec une superficie irrigable servant aux cultures maraîchères. Pour la saison labours-semailles, pas moins de 3 000 hectares pour les deux daïras ont été emblavés. Avec ces dernières pluies, il est attendu que les rendements soient exceptionnels d’autant plus que les agriculteurs suivent à la lettre les recommandations données par les agents des subdivisions agricoles respectives. Par ailleurs, il est à signaler que les barrages d’eau de Draâ El-Mizan, Tizi-Gheniff et Aïn Zaouia sont remplis à près de 100%.
C’est une autre opportunité de développer les filières maraîchères. Cependant, si besoin est de le rappeler, les concernés attendent que de nouveaux réseaux d’irrigation soient réalisés parce que les anciens ne fonctionnent pratiquement pas. «Ce ne sont pas avec des tuyaux et des motopompes à gasoil qu’on va développer l’irrigation. Ce sont des moyens primaires et rudimentaires.
Nous interpellons les gestionnaires de ces barrages à prendre le taureau par les cornes et à investir dans des réseaux neufs et dans des centrales électriques qui pomperont de l’eau dans tous les champs. Sinon, non seulement, ce ne seront que des cultures aléatoires, mais aussi c’est un problème majeur pour les barrages souvent pollués par les motopompes», estimera un maraîcher de Tizi-Gheniff qui, contre vent et marrée, continue à investir dans ce créneau.
Amar Ouramdane

