Des terres fertiles dévorées par le béton

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L’expansion urbaine effrénée dans la région de la vallée du Sahel a des retombées négatives sur les surfaces agricoles. Celles-ci s’amenuisent à mesure que l’urbanisation avance dans tous les sens et rien ne semble arrêter l’avancée du béton qui dévore tout sur son passage. Les terres agricoles, comme piégées, rétrécissent comme peau de chagrin devant la «voracité» des constructeurs qui font fi de l’importance des terres fertiles, lesquelles produisaient il y a quelques décennies des fruits et des légumes de qualité irréprochable.

Le constat que nous avons fait, dernièrement, à ce sujet, dépasse tout entendement. Le panorama enchanteur qu’offraient par le passé les terres agricoles, s’étendant de la localité d’Ath-Mansour jusqu’à El Adjiba et d’Ahnif jusqu’à Chorfa, n’enchante plus, car des centaines de constructions ont vu le jour avec des terrains dégarnis où des centaines voire des milliers d’arbres fruitiers, en majorité des oliviers, ont été déracinés à jamais pour les besoins de construction.

Même si de larges surfaces d’oliveraies, situées à Taghzouyt (Ath-Mansour), Arafou (Chorfa) et à la plaine d’Oughazi (M’chedallah) sont encore indemnes de toute «bétonnisation», il n’en demeure pas moins que des constructions éparses, comme des fausses notes, poussent à une vitesse vertigineuse, ne présageant rien de bon pour l’agriculture vivrière de la région. «Je suis vraiment très inquiet pour le sort de cette vaste «oasis» d’oliviers qui s’étend sur plusieurs milliers d’hectares dans la vallée du Sahel.

Avec l’avancée imparable du béton, qui dévore et ensevelit des terres agricoles fertiles, plantées pour la plupart d’arbres fruitiers, il est fort à parier que si les choses en restent là, toute cette belle surface coupée en deux par l’oued Sahel disparaîtra sous le béton. Certes, ces terres sont du domaine privé familial pour la majorité, mais les propriétaires devraient être sensibilisés sur la rationalisation des terres agricoles, car cela pourrait compromettre la sécurité alimentaire des futures générations dont leurs enfants.

L’agriculture reste toujours un secteur stratégique et une bouée de sauvetage en cas de crise, car la terre ne fini jamais contrairement aux pétrole», préconise un habitant de Chorfa.

Sami Y.

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