Des travailleurs attendent toujours leur intégration

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L’annonce faite par le gouvernement quant à l’intégration, avant la fin de l’année écoulée et courant de l’année 2020, des travailleurs du pré-emploi exerçant dans des administrations publiques depuis plus de huit ans ne semble pas être suivie d’effet partout.

Et pour cause, 12 travailleurs, en majorité des femmes, exerçant à l’université Abderrahmane Mira de Béjaïa sont montés au créneau, ces dernières semaines, pour dénoncer l’attitude de l’administration de l’université qui «refuse» l’intégration desdits fonctionnaires, prétextant l’absence de postes budgétaires, selon des travailleurs du pré-emploi. Le hic, c’est que les départements ministériels concernés par cette opération ont été instruits de mettre en place des comités de suivi à leur niveau dans le but d’assurer l’état de mise en œuvre de cette opération dans les délais impartis. Cependant, la réalité est toute autre sur le terrain.

Pour rappel, l’ex-chef de gouvernement Noureddine Bedoui avait affirmé que cette décision de régularisation n’est qu’une «réparation responsable d’une situation qui a perduré, une décision qui consacre l’État de droit et garantit les droits de tous les citoyens au même pied d’égalité». Il s’agirait d’«une reconnaissance des efforts de ces jeunes diplômés des universités et instituts nationaux, lesquels ont contribué, en dépit de leur situation instable dans leurs postes de travail, au renforcement des effectifs de nos établissements et administrations. Ils ont contribué par leur travail et leur abnégation à la prise en charge des missions du service public et accompagné les différentes étapes de réforme en matière de modernisation et de réhabilitation du service public pour une longue durée, dépassant dans certains cas les dix ans». Dans le même sillage, l’ex-Premier ministre avait donné des instructions pour la prise en charge de cette catégorie dans le cadre d’une approche globale entre la fonction publique et le secteur économique. Une démarche devant être couronnée par la titularisation de façon progressive de 374 304 employés du pré-emploi dans les administrations publiques.

L’opération d’intégration, lancée le 1er novembre dernier, est répartie sur trois phases. La première concerne 160 000 employés ayant plus de 8 années d’ancienneté, la deuxième, qui devrait être lancée cette année, touchera 105 000 employés ayant de 3 à 8 années d’ancienneté, tandis que la troisième étape concernera 100 000 employés de moins de 3 années d’expérience qui seront titularisés en 2021. Cependant, des travailleurs du pré-emploi se disent lésés comme ceux de l’université de Béjaïa, lesquels font part de leur «abasourdissement» par le comportement des responsables de cette institution publique «qui ne daignent pas prendre en considération leurs doléances». «Après huit ans de loyaux services, je me sens lésée et frustrée, d’autant plus qu’au tout début, j’ai accueilli avec enthousiasme et grand espoir l’annonce de notre intégration. Mais quelle désillusion !», dira, dépitée, une jeune pré-employée à l’université Abderrahmane Mira qui a requis l’anonymat par peur de représailles. Du côté de l’administration de cet établissement de l’enseignement supérieur, l’on rétorque qu’aucune instruction quant à la régularisation desdits fonctionnaires n’a pas été reçue.

Bachir Djaider

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