Des vergers menacés

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Sur plus d’une dizaine de kilomètres, les vergers situés aux abords de la rivière Sahel sont en proie à des dégâts considérables en raison des fortes crues de ce cours d’eau.

En effet, en hiver, les eaux en furie du Sahel emportent des parcelles entières de terres agricoles et grignottent chaque année un peu plus de lopins de terre. D’importants phénomènes d’érosion du sol et de glissements de terrains sont enregistrés en plusieurs endroits le long de cette rivière.

C’est le cas à Ath Vouali, dans la commune d’Ath Mansour, Raffour, Chorfa et Toghza, des localités connues pour leurs cultures maraichères, oléicole et leurs vergers. Mais incontestablement, c’est à Ath Vouali où sont enregistrés plus de dégâts sur les vergers et les maraichers. Pour rappel, des oliveraies situées sur les abords de cette rivière ont été emportés par les eaux en furie dans cette localité.

Devant les considérables dégâts causés sur les terres agricoles, la population d’Ath Vouali, par le biais de l’association sociale Tidukli, a interpellé il y a quelques mois les autorités de wilaya pour la prise de mesures nécessaires pour sauver ce qui reste des terres agricoles de la région. Cette semaine, la même association est revenue encore une fois à la charge pour saisir de nouveau le wali de Bouira sur le problème. L’association demande l’inscription d’un projet de gabionnage pour protéger les vergers d’Ath Vouali.

«Nous avons l’honneur de venir très respectueusement solliciter votre haute bienveillance de bien vouloir inscrire, dans les meilleurs délais, un projet de gabionnage au profit de nos vergers qui sont devenus des proies faciles pour les crues gigantesques de l’oued Iwakoren», souligne l’association dans un courrier adressé au wali. L’association insiste sur le fait que «ces terres fertiles qui longent l’oued Iwakuren sont des biens inestimables».

Des biens dont ils disent qu’ils leur sont légués par les ancêtres depuis des lustres. «Plusieurs familles y cultivent les produits du terroir et améliorent un tant soit peu leur pouvoir d’achat», soutient l’association. Évoquant la situation actuelle de ces vergers, l’association estime : «Il est triste d’attirer votre attention (le wali, ndlr) que les pluies diluviennes qui se sont abattues l’année précédente ont causé des dégâts fâcheux au niveau de nos vergers situés à Arafou et de nos milliers d’oliviers se trouvant à côté de l’oued Iwakuren».

Pis encore, les rédacteurs du document ajoutent que «d’importantes surfaces de terres et d’oliviers ont été emportées par les eaux de l’oued, des pylônes d’électricité ont été déplacés et le puits d’eau potable de la Sonatrach a failli être submergé par la boue et autres objets charriés par les crues».

La situation empire

Devant cette situation, l’association affirme avoir saisi les autorités compétentes sur cette terrible catastrophe à travers des écrits appuyés par des vidéos et des images saisissantes sur l’ampleur des dégâts occasionnés, mais en vain. Selon l’association, la situation n’a pas changé d’un iota. Bien au contraire, elle s’est davantage empirée lors des dernières intempéries.

À ce propos, il est souligné que plusieurs mètres de terres agricoles ont été emportés et des dizaines d’oliviers ont été déracinés. Un état de fait qui a fait réagir les propriétaires terriens qui déplorent l’absence des autorités à leur côté.

Aussi, les mêmes propriétaires s’interrogent sur le pourquoi de cette indifférence : «À qui profite l’effacement de nos terres de la carte géographique ?», s’interroge les agriculteurs d’Ath Vouali. Pour l’association Tidukli, l’implantation d’un gabionnage revêt un caractère d’urgence dans cette zone vulnérable pour préserver les terres agricoles et éviter que cette zone de verdure se transforme en désert. Enfin, l’association dit nourrir un grand espoir quant à la prise en charge de cette préoccupation des agriculteurs de la région d’Ath Vouali.

Djamel M.

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