Les fonctionnaires et travailleurs de la direction de la SDC de Bouira sont en grève illimitée depuis plus d’une semaine. Hier samedi, ils ont entamé leur deuxième semaine de débrayage par un sit-in de protestation devant le siège de leur direction. Les grévistes ont soulevé plusieurs revendications «pour l’amélioration de leurs conditions de travail» et réclament le départ du délégué du personnel, qu’ils accusent d’avoir «abandonné les doléances des travailleurs et de s’être aligné du côté de l’administration».
Les fonctionnaires exigent aussi le départ du directeur des ressources humaines (DRH) qui, selon eux, «ferme les ponts du dialogue au niveau de cette direction». «C’est le cumul de problèmes et l’absence totale de dialogue qui nous a poussés à enclencher une grève illimitée. Aujourd’hui, nos revendications sont claires. Nous demandons le départ des personnes et des responsables qui sont à l’origine de cette situation de pourrissement.
A la tête de ces responsables, le déglué du personnel. Celui-ci est un partenaire social élu par les employés dans l’objectif de défendre leurs intérêts auprès des responsables et de porter leurs doléances. Malheureusement, ce n’est pas le cas car ce délégué n’a jamais représenté les fonctionnaires. Il s’est carrément rangé du côté de l’administration ! Nous réclamons aussi le départ du DRH, qui a toujours fermé les portes devant nos revendications légitimes et bloqué le dialogue dans notre direction.
Nous avons déjà saisi la direction générale de la SONELGAZ à propos des pratiques de ces deux responsables, mais nous n’avons toujours eu pas de réponse !», a déclaré Naïma Hamroun, SG de la section syndicale de l’UGTA. La syndicaliste informe aussi que les fonctionnaires de la direction de Bouira appellent aussi le départ du SG du syndicat de l’entreprise, Ould Noui, «qui s’est démarqué», selon elle, «des revendications légitimes des fonctionnaires». «Notre syndicat s’est démarqué depuis longtemps du syndicat de l’entreprise et de son SG, qui s’est rallié lui aussi aux responsables et a abandonné les revendications des travailleurs !», explique encore Mlle Hamroun.
Par ailleurs, d’autres doléances ont été aussi soulevées par les protestataires qui exigent l’application du décret présidentiel de 2014, portant intégration des titulaires des diplômes DUEA dans la catégorie 11, ainsi que la revalorisation des salaires des techniciens du gaz et de l’électricité : «Nous voulons nettoyer notre entreprise et offrir des conditions de travail acceptables pour les travailleurs. Nous sommes en 2019, et nos techniciens sont toujours rémunérés à hauteur de 27 000 DA par mois, alors que les diplômés DUEA ne sont toujours pas intégrés dans la catégorie 11 malgré le décret présidentiel de 2014.
D’ailleurs, la SONELGAZ est l’unique entreprise qui n’a toujours pas appliqué ce décret, plus de 5 années après sa parution. Pourquoi ?», s’interroge la représentante des travailleurs. Par ailleurs, les grévistes ont assuré qu’ils poursuivront cette grève illimitée «jusqu’à satisfaction de l’ensemble des revendications posées». Ces derniers font aussi savoir qu’ils ont boycotté les opérations de distribution des factures de consommation et même les notes de suspension d’approvisionnement en énergie.
Oussama Khitouche