La Dépêche de Kabylie : Vous avez initié une grève cyclique de trois jours qui, à la longue, soulève des contestations de tout bord. Peut-on connaître vos objectifs et vos motivations ?
Nassira Ghozlan : Pour la grève des communaux de trois jours, elle avait été retenue lors de la réunion du Conseil national du 7 mars 2019, où ses membres ont voté cette grève, en plus de la marche nationale du 25 avril, et tracé une feuille de route pour cette action. Les objectifs que nous avons tracés à ce moment là étaient d’accompagner le mouvement populaire dans sa lutte, rejeter le 5e mandat, instaurer la démocratie et installer une nouvelle République et un Etat de droit. Après, il y a eu l’histoire de l’élection du 4 juillet, qui a été rejetée par le peuple. Nous aussi, on devait réagir et on les a inclus dans nos revendications.
Mais cette grève n’est suivie, selon diverses voix, que dans les trois wilayas de Kabylie : Béjaïa, Tizi-Ouzou et à un degré moindre Bouira. Qu’en est-il exactement ?
Le taux de suivi de la grève diffère d’une wilaya à une autre. Il varie entre 5 % et 100 %.
Mais les citoyens, à l’instar des P/APC, ont dénoncé la fréquence de cette grève qui, selon eux, les pénalise…
Le 25 mai dernier, le Conseil d’évaluation s’est réuni à Tizi-Ouzou pour évaluer cette grève cyclique. Le Conseil national a décidé justement de revoir la durée de la grève pour qu’elle soit ramenée à 2 jours au lieu de 3 jours par semaine, soit lundi et mercredi, suivie d’une marche au niveau des wilayas chaque quinze jours. Notre but est de ne pas léser les citoyens et ne pas les pénaliser car l’objectif, au final, est d’accompagner la revendication citoyenne. Leurs préoccupations quotidiennes nous intéressent et nous en faisons notre priorité, d’où cette dernière décision. La décision du Conseil national est aussi d’accompagner les revendications socioprofessionnelles des travailleurs, comme on l’a toujours fait. La Fédération lance un appel à ses affiliés afin de rester mobilisés pour poursuivre leur lutte et unifier leurs rangs jusqu’au départ du système et la pleine satisfaction de leurs revendications.
Propos recueillis par K. H.

