Accueil Dossier L’aquaculture artisanale en milieu agricole est-elle possible en Kabylie ?

Elle pourrait constituer une alternative pour booster la production halieutique : L’aquaculture artisanale en milieu agricole est-elle possible en Kabylie ?

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La direction de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya de Tizi-Ouzou va s’investir dans la pêche artisanale et l’aquaculture intégrée dans le milieu agricole. Une nouvelle procédure qui augmentera la production du poisson dans la wilaya.

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Certes, il ne s’agit là que d’une mesure d’un nouveau programme intégral dans le secteur de la pêche, mais elle permettra sans doute de booster et d’améliorer la production du secteur de la pêche. D’autant que la wilaya de Tizi-Ouzou est connue pour être une région où l’agriculture tient une place bien particulière. Selon le directeur de la pêche de la wilaya de Tizi-Ouzou, M. Belaïd Abdelhafid, il s’agit là d’un « programme prometteur, initié par le ministère dans sa nouvelle feuille de route, en vue de la valorisation et de l’amélioration des moyens de subsistance des ménages à travers la pêche artisanale et l’aquaculture rurale». Le responsable nous expliquera que, pour le moment, c’est un travail de recensement des agriculteurs pouvant être intégrés dans cette opération qui va être entamé. « Nous allons commencer par recenser les agriculteurs qui possèdent un minimum de moyens requis pour ce genre d’activités. Notamment ceux qui possèdent des bassins d’irrigation permettant de recevoir la production ». En somme, un beau projet théoriquement mais pratiquement pas évident à réussir quant on sait le manque de bassins et même d’eau dans la région ou quasiment toutes les localités souffrent du manque d’eau. Même en cette période hivernale, il s’en trouve des villages ou l’eau n’arrive pas dans les robinets. M. Belaïd affirme toutefois que cette action, si elle venait à être concrétisée, sera bénéfique au secteur de la pêche et des ressources halieutiques, et surtout aux agriculteurs qui s’investiront dans cette autre culture. « L’eau d’irrigation n’en sera que meilleure pour leur production agricole. Par ailleurs, cela leur apportera d’autres rentrées avec la commercialisation de leur production poissonnière ». Le responsable expliquera, par ailleurs, qu’un travail d’« initiation » sera effectué au préalable, auprès des agriculteurs concernés, avant de procéder à l’empoissonnement de leurs bassins d’irrigation. Ce programme permettra aussi de revoir à la hausse la production annuelle du poisson, qui a atteint l’année écoulée 1 665 tonnes, toutes espèces confondues. Une production dont plus de 80% est constituée de poisson bleu, « qui reste cependant loin de répondre aux besoins de toute la wilaya », signalera le responsable qui affirme que d’autres quantités sont acheminées depuis Dellys pour y remédier. La ferme aquacole de M’lata, dans la commune d’Azeffoun, spécialisée dans l’élevage du loup de mer et de la daurade, a produit, quant à elle, pas moins de 296 tonnes.La répercussion de ce programme d’aquaculture artisanale en milieu agricole se verra aussi sur les prix des produits de mer. En effet, le poisson qui devient de plus en plus rare sur les étals, est aussi inaccessible de par les prix trop élevés pratiqués par les vendeurs. Et au sujet, justement des prix du poisson sur le marché local, le responsable du secteur affirme qu’« il s’agit là d’un problème qui n’est pas propre à la wilaya de Tizi-Ouzou. Et l’enquête que le ministère est en train de mener permettra de cerner les causes réelles de cette flambée. Même si la spéculation semble en être la cause la plus plausible».

                           

 Ch. T.  

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