La réalité du « terrain » !

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Au moment où les plus hautes autorités sportives du pays annoncent, en grande pompe, la candidature de l’Algérie pour l’organisation de nombreuses manifestations sportives internationales, à l’image de la Coupe d’Afrique des Nations de football CAN-2019 et le Mondial U-21 de handball, des milliers de jeunes sportifs locaux trouvent des difficultés pour pratiquer leur sport favori.

On parle, ici, de ces footballeurs, handballeurs, basketteurs ou judokas, affiliés à des clubs sportifs communaux dans les fins fonds de la Kabylie, qui n’arrivent pas à trouver un créneau d’entraînement, faute d’infrastructures.

Si par bonheur, le jeune sportif trouve un petit coin pour s’entraîner, il se heurte, le jour de la compétition officielle, à l’absence d’un stade ou d’une salle homologuée pour disputer sa rencontre. Cette situation est quasi identique dans toute la Kabylie, où le nombre important de clubs affiliés et de sportifs licenciés, toutes disciplines confondues, se trouve, malheureusement, disproportionné par rapport aux infrastructures existantes.

A la lecture de l’état des lieux de l’infrastructure sportive en Kabylie, il se trouve que la sonnette d’alarme est déjà tirée. Les dirigeants, entraîneurs, athlètes mais aussi responsables des Ligues, se trouvent face à un grand dilemme. Comment faire du sport et programmer une compétition face à un désert infrastructurel ? Certes, l’Etat, à travers ses autorités locales, a une grande responsabilité dans  cette situation, mais les responsables du mouvement sportif en Kabylie n’ont pas joué leur rôle.

En effet, il est devenu, aujourd’hui, une mode de créer des clubs à l’emporte-pièce, sans pour autant réfléchir aux conséquences que cela induit. Il ne suffit pas d’avoir un agrément et un sigle pour pouvoir s’affilier à une Ligue, mais avant cela, il faudra d’abord disposer d’un strict minimum pour pratiquer un sport quelconque. Des clubs sportifs poussent comme des champignons, au moment où les quelques stades et salles de sport existantes s’effacent de la carte.

Un paradoxe qui ne semble pas faire réagir les responsables qui font dans ce jeu malsain qui ne fait qu’affaiblir encore davantage la pratique sportive. Il est, certes, important de disposer de clubs et associations sportives au niveau local, mais il est primordial pour l’Etat de faire en sorte que la pratique d’une compétition officielle devra être assortie d’un cahier des charges que tous les clubs doivent respecter, à commencer par celui de l’infrastructure.

Il est anormal, en effet, de voir une commune d’à peine 15 000 habitants disposer de trois clubs sportifs, alors que la municipalité ne compte même pas un stade de football homologué. Au rythme où vont les choses, comme nous l’a si bien confié un ancien responsable d’un club, dans chaque bâtiment, on trouvera une équipe de football et… au diable le sport.

A. C.

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