«Espérons que le chantier ne traînera pas»

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La Dépêche de Kabylie : Après un gel qui aura duré près de quatre ans, le projet de raccorder la commune d’Akerrou au gaz naturel vient d’être lancé suite à son dégel. Comment avez-vous accueilli cette nouvelle?

Hamid Tassine : Nous avons accueilli, comme toute la population, l’information du lancement du projet d’alimentation en gaz de notre commune avec une grande joie et aussi avec prudence, vu les multiples promesses et déclarations de ce genre faites auparavant et jamais respectées. Croyez-moi, lorsque, jeudi passé, j’ai rencontré le chef du projet à Fréha, ma première réaction était: est-ce que c’est vraiment sérieux cette fois-ci ?

Pas facile de croire à la réalisation du projet, qui devait déjà être concrétisé dans le programme quinquennal 2010/2014. Pas facile non plus d’y croire pour la population locale, dont la commune reste parmi les trois dernières oubliées dans cette wilaya. Maintenant, avec l’installation effective du chantier, nous souhaitons la réalisation rapide du projet et dans les délais, afin de soulager les 5 200 citoyens de la commune. A noter que ce projet ne concerne que le réseau transport, conduite de 16″ et 8″. Reste le réseau de distribution que devrait lancer la Sonelgaz.

En attendant le raccordement des foyers, sachant la topographie difficile de la localité et l’éparpillement de ses villages, quelles sont les solutions envisageables pour la population afin de faire face à l’hiver et ses désagréments?

En attendant la fin de ce projet, la population de la commune devra vivre un autre hiver rigoureux qui, j’espère, sera le dernier qu’ils auront à passer dans la misère et la souffrance habituelles. Les villageois devront continuer, hélas, à courber le dos sous le poids des bouteilles de gaz butane et à dévaster encore notre patrimoine forestier par la coupe du bois. Nous continuerons aussi à chauffer nos écoles avec du gasoil, avec tous ces inconvénients et désagréments. Avec l’arrivée du gaz, la population espère gagner d’autres batailles en concrétisant d’autres projets qui sortiront notre région de ce sinistre classement des communes les plus démunies de la wilaya.

La mise à niveau est plus que nécessaire dans plusieurs secteurs, à l’exemple des infrastructures de la jeunesse : stade communal, salle de sport, aires de jeux de proximité, etc. Aussi, une polyclinique digne de ce nom s’impose eu égard à l’accroissement de la population et vu l’éloignement de la commune des secteurs sanitaires d’Azazga et d’Azeffoun. De même que le déclassement des terrains forestiers, au profit de la commune pour espérer créer des mini-zones d’activités et attirer d’éventuels investisseurs pour implanter leurs projets et permettre la relance de la commune.

Il est aussi question de l’accompagnement du secteur de l’agriculture, surtout la production avicole, avec l’ouverture et l’aménagement des pistes ainsi que l’électrification de ces zones. Aussi, l’urgence est pour la réhabilitation du chemin de wilaya n° 158 et des chemins communaux qui sont dans un état désastreux, comme il urge de réhabiliter des réseaux d’assainissement en état de dégradation, que la wilaya doit prendre en charge sur le programme sectoriel et dont les études ont été déjà réalisées par la commune.

Propos recueillis par M. A. Temmar

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