“Le gouvernement a échoué dans sa mission”

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Au sujet du futur gouvernement qui tarde à voir le jour, Ahmed Ouyahia a laissé entendre qu’il était prêt à quitter son poste « si cela pouvait servir le pays»

Au lendemain des travaux du conseil national du RND qui se sont tenus au siège de la mutuelle des travailleurs des matériaux de construction à Zéralda, le secrétaire général du RND a tenu hier, au siège du parti, une conférence de presse assez attendue eu égard à la montée de ses détracteurs, des résultats des élections législatives à propos desquels il ne s’était pas encore prononcé et un certain nombre de questions de l’actualité nationale. S’exprimant à propos de la situation générale qui prévaut au pays, le responsable du RND a averti que « si rien n’est fait dans le sens de la construction du pays, le situation dramatique que l’Algérie a subie durant les années 90 pourrait revenir ». Notamment sur le plan économique ou dans un langage qui n’autorise pas de doute, il s’est montré très sévère envers « le lobby des conteneurs » qui selon lui constitue une menace sérieuse pour l’économie nationale. A ce propos, Ahmed Ouyahia a émis le vœu de voir, à la veille de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance, se poser les vraies questions sur l’avenir économique du pays ainsi que les choix adoptés, afin, a-t-il explicité d’éviter de retomber dans des situations inextricables. Au sujet du futur gouvernement qui tarde à voir le jour, Ahmed Ouyahia a laissé entendre qu’il était prêt à quitter son poste « Si cela pouvait servir le pays ». « Si vous pensez que le fait de changer de gouvernement, ferait que ça irait mieux, je signerai des deux mains, mais je vous signale que les choses se sont très mal passées en 1990, lorsque l’Algérie a opté pour l’économie libérale basée sur l’importation qui a pris le dessus sur la production », a martelé M. Ouyahia. Et pour être précis, le patron du RND a fait des révélations en disant : « Croyez moi, le gouvernement n’est pas un paradis », expliquant le retard enregistré dans la démission du gouvernement par « des raisons objectives » liées notamment à la préparation du baccalauréat et à l’organisation du marché. « C’est le président qui va arrêter la date de la fin de mission », a-t-il ajouté. Avant de rappeler : « Selon la Constitution, la décision finale (concernant le gouvernement) revient au Président de la République ». Interrogé au sujet des prochaines présidentielles, l’homme fort du RND, passé dans l’art de l’esquive, s’est contenté de dire : « Les enjeux importants pour le pays ne sont pas : être candidat à la présidentielle, ministre ou député mais plutôt l’édification d’un pays stable et une économie productive », tout en reconnaissant que l’actuel gouvernement a échoué dans sa mission. Aveu suivi d’une précision : «… mais la responsabilité est collective ».

Ferhat Zafane

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