… Béjaïa, quelle parade face aux inondations?

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Dans ses prévisions, l’Office nationale de la météorologie annonce d’intenses pluies orageuses, à partir d’aujourd’hui, sur plusieurs wilayas du pays, dont Béjaïa. Les dernières pluies qui se sont abattues sur cette dernière, rappelons-le, ont provoqué des inondations dans plusieurs quartiers du chef-lieu de wilaya, dont les traces restent visibles jusqu’à maintenant. Qu’en sera-t-il cette fois-ci ? C’est la question que se posent, d’ores et déjà les habitants de ces quartiers. Des habitants qui vivent le calvaire à chaque averse, du fait qu’ils revivent les mêmes scènes dès les premières pluies automnales : des routes envahies par des crues, des rez-de-chaussée d’immeubles inondés, des infiltrations d’eau dans des habitations et tant d’autres désagréments. Pour eux, le problème d’évacuation des eaux pluviales reste toujours posé et la crainte d’être confrontés, encore une fois, aux aléas climatiques hante toujours leurs esprits. Il est vrai que le problème d’évacuation des eaux pluviales se pose avec acuité dans, pratiquement, tous les quartiers de la ville de Béjaïa, d’autant plus qu’une étude des services de la wilaya le confirme et détermine, dans ce contexte, un nombre d’ouvrages pour la protection de la ville, surtout du côté de Sidi Ali Lebher. Sur le terrain, ladite étude reste toujours un vœu pieux et n’est, jusqu’à preuve du contraire, qu’un discours d’intention, du fait que les habitants de plusieurs quartiers redoutent, chaque année, la survenance du pire. Pour preuve, les quartiers de la partie basse de la ville de Béjaïa sont envahis par les eaux et la boue à chaque chute de pluie. Il en est de même au centre ville de Béjaïa. Des flaques d’eau se forment par endroits sur les principaux axes routiers. Quelques uns se transforment carrément en cours d’eau. Les piétons sont contraints, par conséquent, à jouer aux gymnastes ! Les causes ? Les avaloirs et autres conduits de drainage des eaux pluviales sont bouchés. L’on attend la survenance du pire pour agir. «En marchant dans les rues de la ville, vous avez automatiquement les pieds dans l’eau, surtout quand vous traversez la route. Il se trouve que des mares d’eau se forment sous le pavé même sur les trottoirs ! C’est un véritable gâchis», fulmine un buraliste au centre ville. C’est pratiquement tous les quartiers de la partie basse de la ville de Béjaïa qui en pâtissent le plus durant la saison des pluies. A Nacéria, quartier Seghir et Aamriw, pour ne citer que ces trois quartiers, c’est le branle-bas de combat à chaque averse. Les habitants de ces quartiers sont fortement pénalisés. Aux quatre coins de la wilaya, les pluies torrentielles font des ravages. Les crues de l’oued Soummam menacent les communes qui le longent et parcourent des centaines d’hectares de terres agricoles, ravageant ainsi les cultures maraîchères. Au niveau des zones rurales, c’est l’enneigement des chaussées qui isolent, des jours durant, des dizaines de villages. Aucune commune de ces régions n’a les moyens nécessaires pour engager des travaux de déneigement et faire sortir les populations de l’isolement. D’autres localités font face à de réels dangers d’affaissements de terrains. C’est le cas de plusieurs villages à Aït Smaïl et Chemini. De même, les crues des oueds submergent, chaque année, plusieurs axes routiers. Pour rappel, les intempéries d’octobre 2007 avaient occasionné des dégâts énormes dans plusieurs secteurs et dans les biens des particuliers évalués à un montant global de 1.447.179.000 de dinars. Les pouvoirs publics devraient s’atteler, dès maintenant, à mettre sur pied un plan spécial pour éviter la réédition des scénarios-catastrophes du passé.

D.S.

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