Les habitants du village Atmos bloquent la mairie

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Une action de protestation a été menée avant-hier matin, dimanche, par une vingtaine d’habitants du village Atmos, un patelin relavant de la commune de Smaoun. Tôt le matin, lesdits villageois ont investi le siège de l’APC, procédant de facto au verrouillage du portillon de l’administration communale. Ce petit hameau de 110 âmes, situé à quelques encablures du chef-lieu de la commune de Smaoun est livré à lui-même depuis belle lurette, ne savant à quel saint se vouer. Les lacunes béantes dont souffrent les villageois sont légion, et ni les moult réclamations et sollicitation des responsables locaux n’ont apporté des solutions idoines à leurs maux. Juché à la lisière de deux circonscriptions, en l’occurrence Smaoun et Timezrit, le village d’Atmos est annexé administrativement à la commune de Smaoun, mais relevant de l’arch N’Ath Yemel (Timezrit). La seule voie autoroutière menant vers ledit village est dans un état de délabrement avancé où les nids-de-poule se comptent par dizaine. Les protestants ont insisté auprès du premier magistrat de la commune de prendre en charge leurs doléances dans les meilleurs délais et de passer à l’action illico presto. La foule qui s’est amassée devant l’entrée du siège de l’APC a pris à partie l’édile communal et son premier adjoint, lesquels tentaient tant bien que mal d’apaiser les esprits et de rassurer les manifestants quant à la prise en charge de leurs revendications. « Nous sommes indignés par la situation catastrophique qui prévaut dans notre village. Un manque criant tous azimuts caractérise notre patelin. Nous avons pris notre mal en patience pendant longtemps, mais aujourd’hui, nous estimons que les autorités locales ne daignent accorder crédits à notre patience », tempête Hakim, un jeune cadre du village. « La route qui mène à notre village est impraticable lorsque la météo se gâte. Nos enfants sont contraints de parcourir plus de 5 km pour rejoindre les bancs de classe au chef-lieu de la commune. C’est inadmissible de voir un enfant de 6 ans ployé sous la charge du cartable et parcourir cette longue distance. C’est un véritable parcours du combattant ! », enchaîne un autre manifestant. Une kyrielle de revendications ont été malicieusement retracées au premier magistrat de la commune dans une lettre dont nous détenons une copie. Outre la réfection de ladite route, les rédacteurs de ladite lettre ont énuméré une série de revendications, entre autres le raccordement au réseau du gaz naturel, la collecte des ordures ménagères, bétonnage des ruelles, raccordement au réseau AEP, le ramassage scolaire, la régularisation des terrains cadastrés… « Les autobus chargés du ramassage scolaire peinent se déplacer jusqu’à notre village, car la route qui y mène est impraticable. Il est grand temps que les responsables locaux pensent à nos enfants afin de leur permettre de se concentrer davantage sur leurs études », avoue un père de famille. Et d’ajouter : « Cette route date des années 50, et à ce jour, rien n’a été fait pour la remettre en état. Il y a lieu de dire que nous n’avons pas encore arraché notre indépendance. Nous sommes sous le joug de l’administration locale. »

En somme, l’édile communal s’est engagé à envoyer une équipe au plus tard mardi afin d’étaler du tout-venant à certains axes de la route et d’inscrire le projet dans le cadre du sectoriel. « Nous allons procéder dans les plus brefs délais à régler les cas urgents, mais pour autant, certaines revendications ne peuvent être assouvies dans l’immédiat, car cela n’est pas de notre ressort », dira le premier magistrat de la commune.  

 Bachir Djaider

 

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