Les éleveurs tirent la sonnette d’alarme

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Plus de cents éleveurs agréés de la daïra de Bouzeguene ont tenu une réunion jeudi passé 26/ 02/2015  pour la première fois au centre culturel Ferrat Ramdane dans le but d’analyser la situation alarmante qu’ils vivent depuis quelques années mais qui s’est aggravée avec l’arrivée de la saison hivernale marquée par les fortes chutes de neige et la pluie. En effet, l’idée est venue de Sadaoui Yazid éleveur d’Ahrik  qui a lancé un appel de détresse et de solidarité à tous les agriculteurs de la région notamment éleveurs de bovins sur la nécessité de s’unir pour défendre leurs intérêt qui est au fait l’intérêt de la région et du pays, pour ainsi  débattre des problèmes qu’affronte leur filière, s’écouter et proposer d’éventuelles solutions. « La cherté excessive des aliments de bétail, une botte de foin est cédée à 1200 DA, l’avoine qu’on utilisait avant pour le couchage des  animaux se vend à 900 DA, la paille à 1000DA,  où est-ce qu’on va y arriver ? » dira un éleveur qui ajoute : « Une mauvaise alimentation entraîne la mort des vaches et sinon la baisse sensible de la production laitière. À notre avis, c’est toute l’économie du  pays qui est en danger et notre sécurité alimentaire. »   « On vend le litre de lait à 30 DA alors que le collecteur le revend à 90 DA.  Au lieu d’encourager la filière, au contraire on nous décourage. Nous appelons les autorités à trouver en urgence des solutions pour ce problème qui frappe les éleveurs. » déplore Sadaoui Yazid. Tourmentés, les éleveurs écoutent les interventions les larmes aux yeux. Le fait qu’ils affrontent seuls les conséquences affreuses des mauvaises conditions météorologiques qui ont engendré cette flambée des prix ainsi que l’absence du contrôle qui sert à fixer les prix des produits alimentaires et aliments de bétail les plonge dans le désarroi. « Nous avons tous plus de 35 ans, certains font ce métier par choix mais pour moi et plusieurs autres, je le fais par obligation, je n’ai aucun diplôme et à mon âge je ne peux faire une formation. Au début, j’étais motivé même si je travaillais seize heures par jour à l’écurie mais à force de voir que je demande aux gens de l’argent pour acheter dix bottes de foin tout en étant sûr que si je vends, je perds plus de 200 millions, je crois arrêter dans moins de 6 mois et c’est le cas de la majorité on ne peut plus, on est stressés de voir nos bêtes mourir de faim. », ajoute un éleveur.  Dans le but d’accompagner les éleveurs dans la constitution de leur association ont assisté à la réunion Rachid Chebbah, membre du Conseil national de l’union nationale des paysans algériens et membre du bureau de willaya de Tizi-Ouzou et Ouguemat Rabah président de la fédération et du conseil interprofessionnel de la filière qui ont insisté sur l’urgente intervention de l’état pour structurer le marché des prix du bétail et de son alimentation.

Une vache laitière qui se vendait à 34 millions est cédée à 15 millions, c’est une perte pour l’éleveur qui n’arrivera pas à payer ses dettes.

Une assemblée générale se tiendra à la maison de la culture de Tizi Ouzou le 05 mars prochain  pour débattre des problèmes de la filière dans le but de trouver les solutions et soulager les gens qui participent directement à l’économie et la sécurité alimentaire du pays.

Selon l’ensemble des présents, c’est l’occasion d’alerter les autorités sur l’éventuelle disparition des éleveurs de Bouzeguene si les dispositions d’aides et de régulation du marché d’aliment de bétail tardent à se faire.

 Fatima Ameziane

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