Louisa Hanoune plaide pour l’officialisation de tamazight

Partager

La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a animé hier, un meeting populaire à la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou. Devant une foule clairsemée, constituée essentiellement de militants de son parti, la SG du PT a mis à profit l’occasion de la commémoration du 35e anniversaire du Printemps berbère pour consacrer la majorité de son discours à l’événement. « Tamazight doit être officialisée comme deuxième langue dans la prochaine Constitution », martèle la patronne du PT dans son discours, où elle avait rappelé les luttes de son parti pour l’officialisation de tamazight, qu’elle considère comme « une réalité nationale » aux côtés de la langue arabe. « Au parti des travailleurs, l’officialisation de tamazight est une question programmatique », lance-t-elle non sans insister sur « l’enseignement obligatoire de la langue amazighe à l’échelle nationale » car pour Louisa Hanoune, « tamazight est une réalité nationale ». Pour cela, la SG du PT qui préconise l’officialisation de la langue et non des dialectes berbères, devra être accompagnée par des efforts au niveau de l’État. « Tamazight doit être officialisée en tant que langue et non comme dialecte, car cela va porter préjudice à son épanouissement. D’ailleurs, même la langue arabe contient des centaines de dialectes mais elle est officialisée en tant que langue nationale. Cela devra être la même chose pour tamazight », préconise la première responsable du PT qui n’a pas omis de signaler que l’État devra accompagner tamazight dans le but de son épanouissement. « Tamazight a besoin de moyens et pour cela, le gouvernement doit l’accompagner à travers la création d’un secrétariat d’Etat avec un budget conséquent, des instituts de formations afin de pouvoir généraliser son enseignement obligatoire aux côtés de l’arabe à travers le territoire national mais aussi son usage au niveau des institutions et surtout des tribunaux. Le HCA qui est pourtant une institution rattachée à la présidence de la République, a reconnu un net recul dans l’enseignement de tamazight y compris à Tizi-Ouzou. C’est pour cela qu’il est nécessaire de décréter l’obligation de son enseignement dans tout le pays », insiste-t-elle. Abordant la question de la révision constitutionnelle, Louisa Hanoune, qui se dit favorable pour une « révision profonde qui marque une rupture avec les pratiques du parti unique », a appelé le président de la République à « tenir ses promesses envers le peuple », lancées lors de sa réélection le 17 avril 2014 sur la question de la révision constitutionnelle et le nouveau découpage administratif. « Le peuple algérien a répondu présent le 17 avril 2014 en participant à sauver le pays et aujourd’hui, c’est au président de la République de tenir ses engagements concernant les réformes promises sur tous les plans », lance Louisa Hanoune qui se dit favorable à un nouveau découpage administratif qui tient en compte « les spécificités sociologiques du pays ». Pour la SG du PT, « ce découpage devra toucher l’ensemble du territoire national y compris le Nord. Mais au PT, on veut de vraies wilayas et non de simples wilayas déléguées. On veut aussi que ce nouveau découpage touche les communes car ce n’est pas normal qu’un pays, dont la superficie est cinq fois supérieure à celle de la France, ne compte que 1 541 communes alors que la France en compte 36 000. Il est, donc, nécessaire de revoir le découpage territorial avec au moins 3 200 APC », suggère Hanoune concernant cette question.  

A. C.    

Partager