«L’environnement technologique basique et le faible taux de pénétration d’Internet défavorisent l’épanouissement de la presse en ligne en Algérie ». C’est ce qu’a affirmé hier, Samir Ardjoun, attaché de recherche à l’université de Nice en France, lors d’une conférence organisée au forum du quotidien El Moudjahid sous le thème « Informer et s’informer à l’ère du numérique », à l’occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse. « L’Algérie est classée à la 120ème position, sur 143 pays, en matière d’avancement numérique, loin derrière le Maroc et la Tunisie », a indiqué M. Ardjou, faisant savoir que seuls 17, 9% des Algériens utilisent Internet. « Tous ces indicateurs empêchent le développement de la presse électronique. Il faudra attendre 30 ans pour que le taux de pénétration atteigne les 100% », a-t-il dit. Le même responsable a estimé que l’opération d’insertion des nouvelles technologies est organisée d’une manière anarchique et insouciante : « Les organisations médiatiques en ligne appliquent un savoir-faire familier et des combinaisons techniques simples, dont l’aspect fonctionnel et marginalisé », a souligné M. Ardjoun. De son côté le professeur en communication à l’université de Béjaïa, Aissa Merah, a mis en exergue, dans son intervention, l’importance de la presse électronique qui représente une source « principale » d’information et un espace de discussion. « Les lecteurs s’ouvrent de plus en plus à la presse électronique », a-t-il indiqué. En revanche, il tiendra à souligner que le régime des médias en Algérie demeure peu ouvert, « malgré les avancées des indices d’ouverture et le pluralisme politique et médiatique », a-t-il dit.
Samira Saïdj