Constat mitigé du wali

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Parmi les nombreux points figurant dans le programme de la visite du wali, jeudi dernier, au chef-lieu de commune et de daïra de Lakhdaria, nous ne retiendrons que les importants susceptibles d’insuffler la dynamique recherchée pour le développement de cette ville, à 45 kms au Nord de la wilaya. Bien que confrontée à un déficit sévère en matière de foncier, cette dernière connaît sous l’effet de son explosion démographique une véritable révolution urbaine qui en fait d’elle l’une des cinq grandes agglomérations de la wilaya. Elle pourrait même se positionner en deuxième lieu après Aïn Bessem et Sour El Ghozlane. Ce n’est donc pas un hasard si la première halte était consacrée à l’inspection du pôle urbain. Une vraie cité est en train de sortir de terre comme un champignon sur la petite colline qui se dresse à l’entrée Ouest de Lakhdaria. En effet, l’entreprise chargée de la réalisation de ce projet de 700 logements sociaux a déjà achevé 400 alors que les 300 autres demeurent en cours. S’y construit aussi un groupe scolaire de type B1 et qui est à 20% de son taux d’achèvement. On pourrait penser que le wali n’avait qu’à se féliciter de tels résultats certes, mais il y a l’autre chantier sur le même site qui peine dans la réalisation du terrain intégré sur le POSU 17. La cadence imposée n’est pas la même. Le taux d’avancement situé à hauteur de 32% est jugé faible. Ce qui a fait perdre au wali son impassibilité naturelle. « Un an, se répandait-il en reproche ! Il faut s’organiser. Il faut commencer à travailler dès maintenant. » La Sonelgaz, l’ADE étaient tenues de s’expliquer sur ce retard et sur cet arrêt qui risque de pénaliser les futurs bénéficiaires alors que les contours du pôle urbain se dessinent chaque jour avec plus de netteté. Au village Guergour, sur le versant Est de la montagne, de l’autre côté de la RN5, la vie est calme. Le wali brisait ce silence. Sa colère trouvait là encore l’occasion d’éclater. Le chantier peine depuis trois ans à réaliser le projet d’AEP qui est à un taux d’avancement de 70%. L’entrepreneur a tenté de se justifier par le vol du matériel. L’association du village a répliqué que c’était les ouvriers employés qui avaient pris les pelles et les pioches parce qu’ils n’avaient pas été payés. Le wali a trouvé le retard inadmissible et exigé que le projet soit livré avant le Ramadan. Pour le gaz, le village a bénéficié d’un important réseau comportant le raccordement de 449 foyers. La réalisation de ce projet est à un taux estimé à 59%. Le wali a donné une semaine pour recenser les foyers non raccordés. Le projet d’assainissement est à 90% de son taux d’exécution. L’école qui est à 500 m n’est pas encore raccordée au réseau. En regagnant la ville par l’ancienne route, le wali s’est rendu sur ce chantier pour l’aménagement d’une portion de la route reliant la RN5 à la ZHUN sur une distance de 1,4 km. Les travaux ont démarré le 15 septembre, et tout semblait allait pour le mieux, lorsque le wali a été abordé par des jeunes de la cité Brahim, non loin de là. Ils étaient porteurs d’un certain nombre de doléances liées à leur cadre de vie. Le premier responsable ayant promis de s’y rendre, a tenu sa promesse et ordonné la construction d’un mur de soutènement pour prévenir tout glissement de terrain, d’une volée d’escaliers pour rendre l’accès facile à la cité et la création d’un espace vert. Il faut dire que le terrain connaît un important mouvement qui a amené les autorités à présenter un plan comportant deux importants projets pour son confortement et sa consolidation. A la cité du 5 juillet (480 logements), le wali a inspecté plusieurs projets : réalisation d’un jardin, (délai 70 jours, taux d’avancement 55%), réhabilitation de l’ancien réseau d’AEP (taux d’avancement 70%) aménagement en revêtement en bitume ( délai : 4 mois), réalisation d’un TSP en gazon synthétique (délai 6 mois) et d’un marché couvert connaissant un premier arrêt (4 août 2014) une reprise (4septembre), puis un deuxième arrêt (7 octobre). La responsabilité de la Sonelgaz a été évoquée pour une conduite de gaz traversant le terrain. Or, le représentant de cet organisme a décliné toute responsabilité et c’est le P/APC qui a encaissé les reproches du wali. Comme ce dernier visitait la salle de sport de la ville, il a été interpellé par un groupe de citoyens qui demandaient qu’une solution soit trouvée au problème posé par la construction d’une école sur un terrain litigieux. Le wali ne souhaitant pas attendre la fin de la démarche engagée pour la levée de la contrainte, a pensé affecter un autre terrain tout près, à la place de la salle polyvalente, inutile. La visite à la cité Kririche a été pour le premier responsable, l’occasion de prendre un bain de foule. La cité du 20 août, comme on l’appelle encore, accueille la rue Maghraoui Ali, un projet d’aménagement, d’éclairage et de revêtement en bitume pour un délai de 18 mois et deux projets d’assainissement dont les taux d’avancement est de 60 et 95%. Au stade communal où la réalisation des tribunes (2 400 places) avance cahin-caha à cause de la ligne électrique qui passe au-dessus, la même ambiance récréative régnait, puisque le wali s’est entretenu longuement, sur le ton mondain, avec les responsables sportifs de ce club désargenté que sa situation financière empêche de monter. Finalement, il a été décidé que la ligne électrique qui freine en partie les travaux devienne souterraine. Mais cette ambiance devait se dissiper à la cité El Kouir. Si les deux projets destinés à changer le visage de cette cité lui ont procuré de la satisfaction, car, même si récemment lancés, avancent à un bon rythme, le wali avait retrouvé le ton coléreux avec lequel il a fustigé le retard de six mois pris par l’entreprise chargée de la réalisation d’une sorte de passerelle reliant la cité à la RN5. Le wali voulait en outre que le linéaire soit légèrement infléchi à droite pour éviter le lycée en face. La longueur devrait dépasser les 33 m, puisque la poutre transversale qui soutient le tablier est longue de 33. L’ossature de ce passage aérien nécessite en outre 7 autres poutres de dimension modeste.

                                                     

 Aziz Bey  

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